Chine : des dizaines d’assaillants tués par la police dans le Xinjiang
De nouveaux affrontements d'une extrême violence ont eu lieu au Xinjiang, région musulmane du nord-ouest de la Chine.
Un gang d’assaillants « armés de couteaux » a attaqué lundi matin un poste de police et des bâtiments officiels dans le district de Shache avait annoncé mardi soir l’agence officielle Chine Nouvelle. Par la suite, quelques membres du gang se seraient rendu dans le village voisin de Huangdi en attaquant des civils et en vandalisant une trentaine de véhicules sur leur passage. Le média d’Etat parle d’une « attaque terroriste préméditée » et les forces de police ont « abattu des dizaines d’assaillants qui s’en prenaient aux civils et aux véhicules ».
« L’affrontement a fait une centaine de morts et de blessés » a affirmé ce mercredi par Dilxat Raxit, porte-parole du Congrès mondial Ouïghour, une organisation basée en Allemagne. Cependant, il n’y a aucun moyen pour vérifier le bilan exact.
Des contrôles ayant mal tourné
D’après une source citée mercredi par le quotidien officiel Global Times, tout aurait débuté lundi par des contrôles de sécurité ayant mal tourné. « Les contrôles étaient renforcés en raison d’une foire commerciale, et vers 5 heures du matin, la police a identifié dans la foule des individus porteurs de produits explosifs » explique le quotidien. « Une altercation s’est produite, des voyous sont parvenus à échapper (aux forces de l’ordre) et ont incité d’autres personnes à venir attaquer les bâtiments gouvernementaux et le poste de police dans la matinée » ajoute-t-il.
Selon Dilxat Raxit, « les Ouïghours se soulèvent pour protester contre la politique extrême de la Chine » et de « la répression armée par les autorités conduit à des morts et blessés des deux côtés ». Des groupes de défense des droits de l’homme estiment que la politique répressive de la Chine à l’encontre de la culture et de la religion des Ouïghours alimente non seulement les tensions mais aussi les violences dans la région.
Une répression sanglante et barbare
Le Xinjiang compte plus de 9 millions de Ouïghours, des musulmans turcophones, dont une frange radicale. Selon les autorités, cette frange radicale est à l’origine de sanglants attentats commis ces derniers mois dans la région et en dehors. En mai dernier, un attentat à Urumqi, la capitale du Xinjiang avait causé la mort de 43 personnes.
Il semblerait que Pékin soit impuissant face à cette série d’attaques sanglantes malgré une vaste campagne de lutte contre le terrorisme.