Les chagrins d’amour affaibliraient physiquement et durablement le cœur
Selon une étude écossaise, certaines personnes ayant connu un chagrin d'amour connaîtraient une dégradation durable de leur cœur à même d'être potentiellement considérée telle une insuffisance cardiaque.
Dans les années 1990, le Japon offrait au monde la découverte du « tako-tsubo », ou cardiomyopathie du stress. Un phénomène se traduisant par un affaiblissement du muscle cardiaque suite à un chagrin d’amour. Une nouvelle étude vient cependant de révéler que le « tako-tsubo » peut conduire à des dégâts plus sensibles et durables qu’initialement escomptés.
L’équipe de Dana Dawson, chercheuse à l’université d’Aberdeen (Écosse, Royaume-Uni), a suivi sur quatre mois 52 patients souffrant du syndrome du « cœur brisé ». Des volontaires qui, pour 92% d’entre eux, étaient des femmes. Tous ont été soumis à des échographies et des scanners, rapporte BFMTV.COM.
Des cicatrices sur le muscle cardiaque de personnes souffrant d’un chagrin d’amour
Il est apparu que chez ces personnes, le système de pompe du cœur avait été significativement impacté par le syndrome et que le muscle cardiaque affichait désormais de légères cicatrices. Conséquences, le cœur n’était plus capable d’assurer une élasticité et des contractions aussi grandes qu’avant le chagrin d’amour.
Pour l’auteur principal des travaux, cette observation n’est pas anodine : « Nous pensions que les personnes souffrant de cardiomyopathie ‘tako-tsubo’ se rétablissaient sans intervention médicale ». Dana Dawson poursuit en indiquant que ses collègues et elle ont démontré que « cette maladie provoque des dommages pendant bien plus longtemps que ce que nous pensions ».
Un « tako-tsubo » à considérer comme une insuffisance cardiaque ?
Jeremy Pearson, médecin au sein de la British Heart Foundation (BHF), ne se veut pas vraiment rassurant quant aux effets de cette cardiomyopathie : « Le tako-tsubo est une maladie dévastatrice qui peut frapper des personnes d’ordinaire en bonne santé d’ordinaire ».
Il ajoute qu' »il n’existe pas de traitement à long-terme pour les patients en souffrant parce qu’on pensait, par erreur, qu’ils s’en remettraient complètement ». Et selon lui, les résultats obtenus par cette nouvelle étude laissent à penser « que nous devrions […] traiter [ces patients] comme des patients menacés d’insuffisance cardiaque ». Quelque 3.000 personnes seraient atteintes par ce phénomène chaque année au Royaume-Uni.