Cannabis : des scientifiques étudient la durée moyenne des effets
Combien de temps restons les consommateurs restent-ils sous les effets psychoactifs du cannabis après sa consommation ? C'est la question à laquelle ont tenté de répondre des chercheurs de l'université de Sydney.
Voici une étude qui pourrait aider les décideurs à trancher en ce qui concerne la légalisation du cannabis, déjà à l’œuvre dans plusieurs pays. Jusqu’ici, peu de recherches se sont réellement penchées sur la durée des effets psychoactifs du cannabis sur les consommateurs. Grâce aux chercheurs de l’Université de Sydney, des premiers résultats probants sont apparus.
1.534 consommateurs étudiés
Ce sont donc les chercheurs de l’université de Sydney (USyd), sous l’impulsion de la nutritionniste Danielle McCartney, qui se sont penchés sur la durée des effets du cannabis après sa consommation. Pour cela, ils ont combiné les résultats de 80 recherches autour du THC et ont analysé les comportements de 1 534 personnes ayant subi des tests de conduite après avoir ingéré du cannabis.
Entre 3 et 10 heures
En compilant les données de ces études, les chercheurs ont déterminé que les effets du cannabis pouvaient perdurer entre 3 et 10 heures en fonction de l’individu et de la quantité ingérée. En moyenne, ces effets psychoactifs durent 4 heures lorsque le cannabis est consommé à des doses raisonnables en le fumant ou via vaporisation.
Plusieurs facteurs « aggravants »
Si la durée des effets s’étend sur une plage aussi large et diffère selon chaque individu, cela tient à plusieurs facteurs selon l’étude. Le premier est bien évidemment la teneur en THC du cannabis consommé. Plus la concentration de tétrahydrocannabinol est importante, plus les effets peuvent durer.
Le deuxième facteur est la régularité de la consommation. Un consommateur régulier ressentira des effets moins importants et surtout, moins longs. Cela ne veut pas dire pour autant que les fonctions cognitives d’un consommateur régulier ne sont pas altérées.
Pour finir, la manière d’ingérer le cannabis a également une incidence sur la durée des effets. S’il est inhalé ou fumé, le THC aura des effets moins longs que s’il est ingéré via des huiles ou des space cakes par exemple.
Grâce à ces recherches, il pourrait être plus simple pour les pays encore hésitants de définir un cadre concernant la législation autour du cannabis légal. Aussi, cela pourrait permettre de remettre en cause les types de tests effectués pour détecter la consommation de cannabis. « Des poursuites uniquement basées sur la présence de THC dans le sang ou la salive sont injustes puisqu’il peut être détecté dans l’organisme des semaines après la consommation. Or, nous savons que la déficience dure beaucoup moins longtemps. » Précisent les chercheurs dans ces travaux disponibles dans la revue Neuroscience & Biobehavioral Reviews.