Californie : une loi pour interdire toute discrimination liée aux cheveux
Il s'agit du premier État américain à prohiber "la discrimination raciale fondée sur les cheveux".
Tresses, coupe afro, dreadlocks… Mercredi, la Californie a voté une loi contre “la discrimination raciale fondée sur les cheveux”, que ce soit sur le lieu de travail ou au sein du système éducatif.
Il s’agit ici de protéger la population afro-américaine, souvent confrontée à des règlements vexatoires. Adopté à l’unanimité par les deux chambres de l’État, elle entrera en vigueur le 1er janvier 2020.
“Un symbole de qui nous sommes”
C’est Holly Mitchell, sénatrice démocrate de Los Angeles et elle-même noire et porteuse de micro-tresses qui a rédigé le texte. Elle précise : “Cette loi protège le droit des Californiens noirs à porter leurs cheveux naturels, sans pression pour se conformer à des normes euro-centrées”, a expliqué l’élue. “Pour nous, c’est un symbole de qui nous sommes. Quand je me faisais des dreadlocks voici quinze ans, je savais que c’était une déclaration à la fois sociale et politique adressée au monde extérieur”.
De son côté, le gouverneur de Californie a rapporté le cas d’un lycéen du New Jersey qui s’était vu contraint à la fin de l’année dernière par un arbitre de couper ses dreadlocks. Gavin Newsom dit qu’ainsi, l’élève avait à choisir entre “perdre une compétition sportive et perdre son identité”.
Une discrimination “de manière voilée ou flagrante”
Toujours selon le gouverneur, “Ça se passe sur le lieu de travail, dans les écoles, pas seulement lors de compétitions sportives, chaque jour partout en Amérique, de manière voilée ou flagrante”. Les cheveux “restent une cause répandue de discrimination raciale avec des conséquences économiques et sanitaires graves, spécialement pour les individus noirs”.
Ainsi, dans le cadre de la recherche d’un logement, ou d’un emploi entre autres, la coiffure ne pourra plus accompagner un refus. Cependant, dans le cas de règles sanitaires ou liées à la sécurité, le port d’un filet pourra toujours être exigé. Mais ce règles ne devront en aucun cas constituer une discrimination, et devront s’appliquer à tout le monde.