Burundi : manifestations contre un troisième mandat du président
Pierre Nkurunziza, actuel président du Burundi, a annoncé sa candidature à un troisième mandat, entraînant de violentes manifestations.
A 51 ans, Pierre Nkurunziza, président du Burundi depuis 2005, s’apprête à briguer son troisième mandat. Il a été désigné samedi par son parti, le CNDD-FDD, comme candidat à l’élection présidentielle du 26 juin.
L’opposition a alors immédiatement appelé les Burundais à manifester afin de protester contre cette 3e candidature, qu’elle juge contraire à la Constitution.
Appel à manifester
« Nous appelons les habitants de Bujumbura à venir manifester contre le 3e mandat du président Pierre Nkurunziza en plus grand nombre demain », a déclaré dimanche Vital Nshimirimana, président du Forum pour le renforcement de la société civile au Burundi, avant d’ajouter : « La campagne contre le 3e mandat appelle également les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l’école, et les magasins, à fermer toute la journée, en signe de solidarité, et pour éviter qu’ils ne soient victimes des policiers burundais, qui tirent aveuglément sur la foule. »
Cet appel de l’opposition fait suite à une journée de heurts et de violences entre manifestants et policiers.
2 personnes tuées dimanche
Au moins deux personnes ont été tuées dimanche à Bujumbura, après avoir reçu des balles tirées par des policiers. Quelques centaines de jeunes s’étaient en effet regroupés dans certains quartiers de la capitale, réclamant le droit à « manifester pacifiquement », comme l’avaient fait la veille les partisans de Nkurunziza.
Mais ils en ont été empêchés par les forces de l’ordre, qui ont dispersé la foule à coup de gaz lacrymogènes et de canons à eau, avant de procéder à une interpellation qui a mis le feu aux poudres.
Les jeunes se sont alors retranchés derrière des barricades, scandant « C’est notre révolution, on ne veut pas que Nkurunziza retourne au pouvoir ». Les forces de l’ordre ont ainsi procédé à des tirs de sommation.
Samedi, le principal opposant burundais Agathon Rwasa avait déclaré que la candidature de Nkurunziza risquait de « plonger le Burundi dans le chaos ».