Bloctel : pour l’UFC-Que Choisir, le service est inefficace
Selon une enquête menée par l'UFC-Que Choisir, le système mis en place pour lutter contre le démarchage téléphonique souffre de dysfonctionnements évidents.
L’association de défense des consommateurs a mené l’enquêté auprès de 11.972 foyers français. Malgré l’instauration du service Bloctel en juin dernier par le gouvernement, le téléphone continue de sonner.
Pour rappel le service permet, gratuitement de s’inscrire à une liste censée empêcher tout démarchage téléphonique. Pour celles et ceux en ayant assez d’être sollicités, ce devait être une aubaine.
Bloctel : 3 millions d’inscrits, pour quel résultat ?
Selon les résultats de cette vaste enquête, 47% des Français seraient appelés “une fois par jour ou presque” par des démarcheurs. Et en moyenne, chaque Français est importuné 4 fois par semaine.
Les sociétés les plus demandeuses sont celles appartenant aux domaines travaux liés à la maison (68%), aux énergies renouvelables (55%) et aux fournisseurs d’énergie (42%). 3 personnes sur 4 interrogées par l’UFC-Que Choisir jugent que ces démarchages ont augmenté depuis dix ans. Quant à Bloctel, les consommateurs s’en disent déçus. Pour preuve, 82% de celles interrogées relèvent que le nombre d’appels non consentis n’a pas, ou pas assez baissé.
Et le phénomène ne concerne pas que la téléphonie fixe. Les possesseurs de téléphones mobiles (autant dire la quasi-totalité des Français) sont aussi des victimes de choix. Car 32% des personnes disent aussi être contactées par ce biais.
En cause, des sanctions trop faibles
Pour l’association, “En décembre 2016, 330.000 réclamations portées à la connaissance de Bloctel n’avaient abouti qu’à 2 sanctions administratives contre des professionnels”. Elle déplore ainsi que “La législation actuelle plafonne les sanctions à 75.000 euros et n’incite pas les démarcheurs à respecter le choix des consommateurs de ne pas être importunés”.
Il y a quelques jours, l’association a lancé une pétition qui à ce jour a été signée par plus de 46.000 personnes. Elle demande “aux régulateurs (DGCCRF, ARCEP) et aux pouvoirs publics, nationaux et européens, de prendre toutes les mesures permettant une réelle limitation du démarchage téléphonique”. Il conviendrait ainsi de mettre en place, à défaut d’une interdiction pure et simple, “une augmentation (…) des sanctions financières”, mais aussi plus de contrôles.