Asthme : plus de femmes touchées car non protégées par la testostérone ?
Une étude franco-australienne vient de révéler le pourquoi d'un plus grand nombre de cas d'asthme chez les femmes que chez les hommes. Ces derniers seraient ainsi protégés par la testostérone, une hormone bien moins présente chez les représentantes du sexe féminin.
Le constat peut étonner : on estime que l’asthme touche deux fois plus de femmes que d’hommes. Jusqu’ici, on ne semblait pouvoir que supposer la raison de cette sensible différence. Aujourd’hui, il apparaît plus certainement que c’est la testostérone qui est à l’origine de cette disparité.
Une observation que l’on doit à une équipe française de l’Inserm et du CNRS, associée pour l’occasion à l’université australienne de Melbourne. Dans les résultats de leur étude publiés dans les colonnes du Journal of Experimental Medicine, ces chercheurs expliquent ainsi que la présence de cette hormone protège les hommes d’allergies à même de provoquer une crise d’asthme.
Testostérone : de hauts taux contre l’asthme chez les hommes
Cité par nos confrères de Pourquoi Docteur ?, l’un des signataires des travaux, le docteur Cyril Seillet officiant à l’université de Melbourne, détaille ces conclusions : “Nos recherches montrent que des hauts taux de testostérone chez les hommes ont tendance à les protéger du développement de l’asthme allergique. La testostérone agit directement sur les ILC2 en inhibant leur prolifération”.
Les ILC sont ce que l’on appelle des cellules lymphoïdes innées, lesquelles produisent des protéines jouant elles-mêmes un rôle dans les allergies. Les empêcher de se développer réduit donc le risque de contracter des crises d’asthme.
“Un nouveau mode d’action thérapeutique” découvert
Pour le professeur Gabrielle Beltz, directrice du laboratoire d’immunologie moléculaire de l’université de Melbourne, cette découverte ouvre la voie à de nouveaux traitements, même s’il faudra d’abord confirmer les résultats acquis par d’autres études :
“Elle nous fournit un nouveau mode d’action thérapeutique, en ciblant spécifiquement les cellules qui contribuent directement au développement de l’asthme allergique. Même si de plus amples recherches sont nécessaires, elle ouvre la possibilité de mimer l’action de régulation des populations d’ILC2, pour traiter et prévenir l’asthme. Des tactiques similaires, utilisant les réactions hormonales, ont déjà été utilisées avec succès pour traiter d’autres pathologies, comme le cancer du sein.”