Antisémitisme, antisionisme : quelle est la différence ?

Photo d'illustration. Une pierre tombale dans un cimetière juif. Pixabay
Si l'on entend et lit souvent ces deux mots, sait-on avec précision ce qu'ils recouvrent ?
En 2019, en marge d’une manifestation de Gilets jaunes, le philosophe Finkielkraut était l’objet d’insultes antisionistes. Quand un cimetière juif est profané par des croix gammées, il s’agit d’antisémitisme.
Mais en quoi ces deux termes sont-ils différents ?
Deux définitions
Antisémitisme
L’IHRA est une organisation intergouvernementale qui regroupant gouvernements et experts dans le but de renforcer et promouvoir l’enseignement de la Shoah, la recherche et la mémoire. Fin 2019, elle définissait ainsi l’antisémitisme, et cette définition était approuvée par l’Assemblée nationale puis le Sénat :
Perception des juifs pouvant s’exprimer par de la haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont dirigées contre des individus juifs ou non-juifs et/ou de leurs biens, contre les institutions de la communauté juive et contre les institutions religieuses juives.
Antisionisme
Quant à l’antisionisme, il est relatif à “l’hostilité à l’existence ou à l’extension de l’Etat d’Israël”, définit le dictionnaire Larousse. Et il s’agit bien d’une forme de haine également.
En d’autres termes, il s’agit de l’opposition à la politique sioniste ou au sionisme en tant que mouvement politique qui a abouti à la création de l’État d’Israël en 1948. Ce mouvement prône alors l’établissement d’un État juif en Terre d’Israël, qui était alors sous domination ottomane et britannique.
Quelles différences ?
L’antisionisme peut prendre différentes formes, allant de la critique de la politique israélienne à la négation du droit d’Israël à exister en tant qu’État juif.
Il est important de noter que l’antisionisme n’implique pas nécessairement de l’antisémitisme, car il est possible de critiquer la politique d’Israël sans haine envers les Juifs en tant que groupe.
Mais les avis divergent, car il existe des cas où l’antisionisme peut servir de couverture à des discours ou à des actions antisémites.