Et si Alzheimer n’était pas une maladie complètement neurodégénérative ?
Des chercheurs français et canadiens remettent en cause le lien entre la maladie et la perte de neurones.
Depuis des dizaines d’années, il est communément admis que la maladie d’Alzheimer est associée à une perte massive de neurones.
Mais d’après les résultats d’une étude franco-canadienne, une nouvelle piste est à explorer pour la comprendre.
Une affaire de fonctionnement des neurones ?
171 cerveaux de personnes décédées alors qu’elles étaient atteintes d’Alzheimer à des stades différents, ont été analysés. Il s’est avéré que contrairement à ce que les scientifiques attendaient, seule une perte mineure de synapses (responsables de la transmission d’informations entre neurones) était observée. Et sans lien avec les différents degrés d’avancée de la maladie.
Pour le professeur Salah El Mestikawy de l’université McGill à Montréal, « La plupart de ces baisses n’apparaissent qu’aux stades les plus tardifs de la maladie, à tel point que cette perte pourrait aussi bien être une conséquence de la maladie plutôt que sa cause ».
D’autres travaux pour confirmer
Et Stéphanie Daumas, neurobiologiste à l’Institut de biologie Paris-Seine (Sorbonne Université/CNRS/Inserm) d’ajouter : « Cette recherche suggère que dans la maladie d’Alzheimer, la démence serait liée à un mauvais fonctionnement des synapses plutôt qu’à leur disparition ».
Si cette thèse venait à être confirmée, et ce sera le but de recherches ultérieures, « Il ne faudrait donc plus chercher à protéger les neurones, mais juste à réparer des anomalies synaptiques. Cela serait une très bonne nouvelle, car plus facile à faire sur le plan thérapeutique ! », se réjouit le Pr El Mestikawy sans pour autant crier victoire.