Alcool et AVC : Les hémorragies favorisées avec 4 verres quotidiens
L’alcool est mauvais pour la santé, favorise les AVC et pourrait causer des troubles assez importants notamment au niveau du cerveau. Une étude a permis de déceler les ravages que peut causer la consommation des boissons alcoolisées.
L’alcool favoriserait les AVC. C’est le constat qui a été fait grâce à une étude qui a suivi 137 patients un groupe de 540 personnes. Ils ont tous été hospitalisés pour un AVC au CHRU de Lille. Ces malades ont un point commun, ils consomment au minimum 4 verres d’alcool tous les jours. Les analyses montrent un bilan sanguin assez normal, mais certains auraient tendance à se rapprocher des limites. Du côté du cerveau, l’histoire n’est pas identique puisqu’un vieillissement cérébral est observé. En effectuant un scanner à l’âge de 60 ans, les médecins ont été surpris de découvrir que les patients avaient un cerveau qui affichait 14 années de plus.
L’étude montre que des personnes qui consomment régulièrement de l’alcool à des doses « normales » s’exposent à un risque assez élevé. Les artères cérébrales sont tellement endommagées que des accidents se produisent et peuvent avoir des conséquences dramatiques. En France, près de 100 000 patients sont touchés par un Accident Vasculaire Cérébral. Les chercheurs ont donc souhaité pour la première fois regarder de plus près les hémorragies notamment en étudiant les causes. Elles surviennent lorsque les artères du cerveau se rompent. Ce phénomène se différencie ainsi d’un infarctus cérébral où les artères se bouchent. Le docteur Cordonnier qui a coordonné les recherches explique que dans 80% des cas, l’infarctus cérébral entraîne un décès dans 10 à 13% des situations. A contrario, lorsqu’une hémorragie est présente, le risque atteint 40%.
Les symptômes ne permettent pas de différencier les deux types de lésions puisqu’ils sont similaires. Pourtant, le traitement n’est pas identique pour les deux situations. Avec la formation d’un caillot, une perfusion permet à l’artère d’être libérée, mais il faut appeler le SAMU dès l’apparition des premiers symptômes. Le patient a environ 4 heures pour agir, il faut donc être rapide. Pour soigner une hémorragie, les médecins peuvent seulement vérifier la pression artérielle en tentant d’éviter les troubles de la déglutition. Cette situation n’est pas satisfaisante pour le Pr Coordonnier. Les chercheurs tentent donc de trouver la cause d’une telle rupture. Cette dernière surviendrait majoritairement chez des patients ayant une consommation d’alcool chronique et excessive.
L’étude publiée dans la revue Neurology indique que les personnes qui consomment régulièrement de l’alcool peuvent avoir un AVC 14 ans avant un non-buveur. Le médecin conclut « L’alcool va rendre ces petits vaisseaux de plus en plus rigides et poreux. Ajouté aux perturbations de la coagulation dues à l’alcool, tout est réuni pour que l’accident se produise ». Une autre information a également été décelée, le patient qui ne boit pas a davantage de chances de sortir de cette épreuve vivant.