Affaire des écoutes : Christiane Taubira contre-attaque

L'affaire des écoutes aura réussi le tour de force d'éclabousser majorité et opposition. Christiane Taubira s'est expliquée ce matin.

Droite et gauche opposées de chaque côté d’une rue. Le camion “écoutes Sarkozy” arrive à toute allure, roule dans une flaque, et éclabousse les deux trottoirs. Voilà à quoi font penser les conséquences sur la classe politique de cette affaire, embarrassante pour tout le monde.

Ce matin, Christiane Taubira contre-attaque. Accusée d’avoir menti sur la réalité de la connaissance qu’elle avait sur le dossier, elle se défend dans un long entretien accordé au quotidien Le Monde ce matin. Au sujet des deux lettres brandies en conférence de presse hier, qui prouveraient qu’elle était bien au courant, elle rétorque : “On est en train de m’accuser de connaître le contenu des interceptions ! De connaître la date à laquelle les interceptions ont été décidées, d’avoir reçu des synthèses, et vous, vous trouvez ça dans ces deux lettres ? Je les ai lues, elles expliquent les motifs pour lesquels une information judiciaire a été ouverte”. 

Quant aux déclarations du procureur général qui avait affirmé qu’elle était régulièrement informée du dossier : “La DACG (La direction des affaires criminelles et des grâces, NDLR) indique elle-même n’avoir pas tout transmis à mon cabinet. J’ai demandé par exemple s’il y avait eu des signalements d’interceptions. Il n’y en a pas. Vous allez continuer à croireque ce n’est pas vrai. Désolée, mais j’ai beau être une sorcière d’Amazonie, il y a des limites à mon pouvoir”.

Christiane Taubira : “Je n’ai aucun sentiment de lâchage”

Quand on lui demande si elle se sent abandonnée par le premier Ministre, elle dément : “Le premier ministre ne me dément pas. Il dément ce que hurle la droite. Je n’ai aucun sentiment de lâchage”. Enfin, vient la question de l‘éventuelle démission. La réponse est alors cinglante, et vise la droite : “Bien sûr que non. D’ailleurs, qui demande ma démission ? Copé, Alliot-Marie, Fenech ! C’est un sketch !”.
Le feuilleton n’est pas fini, en tout la Garde des Sceaux ne semble pas vouloir lâcher la bride aussi facilement.