50% des publications scientifiques ne sont lues que par 3 personnes
Une étude réalisée en 2007 révélait que 50% des publications scientifiques n'étaient lues que par leurs auteurs, les correcteurs et les rédacteurs en chef des revues concernées.
Chaque année, environ 1,8 million d’articles scientifiques seraient publiés dans un total de quelque 28 000 revues. Un chiffre colossal mais qui cache cependant une réalité assez peu enviable. Une étude réalisée en 2007, et dont Smithsonian Magazine s’était fait l’écho en 2014, révélait ainsi que la moitié de ces articles universitaires n’étaient lus que par un cercle très réduit de personnes. « Pas moins de 50% des articles ne sont jamais lus par quelqu’un d’autre que leurs auteurs, les correcteurs et les rédacteurs en chef des revues », était-il écrit.
Publications scientifiques : 90% ne sont jamais citées
Il semblerait que la question d’un très faible lectorat fasse l’objet de controverses depuis fort longtemps, expliquant que les premières études sur le sujet datent d’il y a plus de vingt ans. Dans un papier rédigé pour Pacific Standard, l’universitaire Aaron Gordon n’était pas apparu tant surpris que cela par ces observations : « Je me souviens distinctement m’être concentré non pas tant sur la nature hyper spécifique de ces sujets de recherche, mais sur ce que cela doit représenter pour un universitaire de passer autant de temps sur un sujet aussi éloigné de l’intérêt humain ». L’enquête publiée en 2007 affirmait de même que 90% des publications scientifiques n’étaient jamais citées.
Absence de consensus
L’année ayant suivi la publication de cette étude, d’autres chercheurs avaient semblé remarquer une aggravation du phénomène : « Au fur et à mesure que des numéros de revues étaient mis en ligne, les articles référencés avaient tendance à être plus récents, moins de revues et d’articles étaient cités, et un plus grand nombre de ces citations concernaient moins de revues et d’articles. » Des scientifiques ont toutefois mis en défaut les résultats de ces derniers travaux, indiquant ainsi que selon les méthodes, on pouvait parvenir à des constats différents : « Nos propres recherches approfondies sur ce phénomène… montrent que les suggestions d’Evans selon lesquelles les chercheurs ont tendance à se concentrer sur les articles les plus récents et les plus cités ne tiennent pas au niveau global dans les sciences biomédicales, les sciences naturelles et l’ingénierie, ou les sciences sociales ». Cette équipe-là affirmait par exemple qu’un certain nombre d’articles anciens connaissaient de plus en plus de lecteurs au fil du temps.