40% des Français seraient prêts à renoncer à la démocratie pour l’autoritarisme
Un sondage réalisé par l'institut Ifop pour Atlantico révèle que 40% des Français interrogées seraient tentés par un régime autoritaire.
Aurait-on mis là le doigt sur la raison de la relative impopularité de l’actuel exécutif français François Hollande ? Un sondage réalisé par l’institut Ifop du 28 au 30 octobre dernier pour Atlantico, et ce auprès d’un échantillon de 1.013 adultes représentatif de la population française, indique ainsi que 40% des sondés apparaissent en faveur d’un régime autoritaire.
On apprend également dans cette enquête que deux tiers des Français interrogés (67%) seraient disposés à être gouvernés par des technocrates à même d’appliquer des réformes impopulaires mais nécessaires au bon fonctionnement du pays. Pour Jérôme Fourquet, cette observation n’a rien de foncièrement inédit.
Régime autoritaire : 40% des Français tentés par l’abandon de la démocratie
Cité par nos confrères du Figaro, le directeur du département opinion publique de l’Ifop indique en effet que “cette logique de fond existe depuis un moment, mais s’amplifie. On voit par exemple Jacques Attali envoyer des ballons d’essai sur son éventuelle candidature à la présidentielle en expliquant qu’en tant qu’expert, il va mettre des propositions sur la table et si d’aventure aucun candidat ne s’en saisit, il se réservera le droit d’y aller.”
Les résultats du sondage ne traduiraient pas “une appétence pour le fascisme”
M. Fourquet ne traduit cependant pas les résultats de ce sondage comme une fascination apparente d’une certaine frange de Français pour l’autoritarisme : “Ces chiffres ne disent pas en creux qu’il y a une appétence pour le fascisme, mais plutôt qu’il y a une insatisfaction très profonde vis-à-vis du fonctionnement de notre système politique et des résultats qui sont obtenus. Le regard qu’on porte sur les responsables politiques est très dévalorisé, alors on cherche autre chose.” Rappelons que dans un régime autoritaire, la population n’est notamment pas en mesure de destituer le pouvoir en place, avec donc des droits réduits par rapport au régime démocratique. Et pour la précision, les sondés n’ont été que 10% à répondre “tout à fait d’accord” quant à la proposition d’un gouvernement autoritaire.