Une Barbie chauve pour les petites filles cancéreuses ?
À l'initiative de Rebecca Sypin, atteinte d'un cancer et de Jane Bingham, dont la fille atteinte d'une leucémie a perdu ses cheveux, la "Beautiful and Bald Barbie" n'est pas encore née qu'elle suscite déjà des débats.
Lancée sur une page facebook qui a déjà recueillie 131 831 likes, Rebecca Sypin demande à Mattel la création d’une poupée Barbie sans cheveux auquelle toutes les petites filles malades pourraient s’identifier davantage.
Il n’y a aucun doute sur le fait que cette proposition touche de près les personnes sensibilisées par une telle cause et concernées directement ou indirectement par la souffrance que suscite le cancer au quotidien.
Sauf que (Barbie ne vit pas que de contes de fées, il y a toujours un mais), cette initative qui peut paraître touchante pour certains, ne l’est pas pour tout le monde. Les psychologues expliquent qu’une Barbie sans cheveux réduirait l’enfant à sa maladie. Plus dangereusement, elle peut porter une image négative en ce sens qu’elle renvoie une certaine image de résignation. Le message à délivrer aux enfants malades n’est-il pas au contraire, l’espoir de retrouver ses cheveux, et de se battre pour cela ?
Si le cancer crée une telle stigmatisation au sein de la société et mériterait à juste cause la création d’une Barbie chauve, on peut également penser à tous les autres groupes minoritaires qui peuvent eux aussi se sentir exclus. Pourquoi ne pas créer une Barbie à un sein (à la suite d’un cancer du sein et d’une ablation), une Barbie à une jambe (à la suite d’une malformation de naissance) ? Cela aurait pour effet, sans doute, de créer une mise à l’écart encore plus grande.
De ce fait, il semblerait préférable de privilégier les jouets et activités qui valorisent l’enfant sur ses compétences réelles et ses habiletés, plutôt que sur une apparence physique.