Ukraine : accord pour un arrêt des tirs dès le 9 décembre
Kiev et séparatistes pro-russes annoncent l'arrêt des tirs à partir du 9 décembre prochain. Vraie avancée ou feu de paille ?
C’est une nouvelle tentative de mettre fin à des mois de violences meurtrières en Ukraine. Jeudi, autorités ukrainiennes et forces séparatistes pro-russes ont annoncé un accord d’arrêt total des tirs à l’Est du pays, dès le 9 décembre prochain. Si l’accord était respecté, un retrait des armes lourdes pourrait commencer à s’opérer dès le lendemain 10 décembre.
C’est la présidence à Kiev qui a fait l’annonce surprenante d’“un jour de tranquillité pour le 9 décembre”. A la surprise générale, les 2 républiques autoproclamées ont confirmé l’information. Ainsi Andreï Pourguine, président de la République autoproclamée de Donestk (DNR), a déclaré : “Le groupe, dont des militaires ukrainiens et des nôtres font partie, s’est mis d’accord avec la médiation de l’OSCE et de la partie russe pour cesser le feu à partir du 9 décembre”.
Un accord oral sur lequel l’OSCE reste prudente
Une source émanant du ministère de la Défense de la DNR explique les raisons d’un tel accord, qui n’est qu’oral et n’a donc pas encore été signé : “Tout le monde est fatigué de ces tirs qui n’ont aucun sens (…) et dont souffrent principalement les civils“.
Si ce cessez-le-feu a été salué par le président de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, son président reste sur ses gardes : “S’il y a un accord avec les différents acteurs, les armes lourdes seront retirées et nous sommes dans la logique d’une désescalade (…) mais nous serons prudents car il y a plusieurs points qui ne sont pas clairs pour le moment”.
Pendant ce temps, à Moscou…
Jeudi, Vladimir Poutine prononçait un discours annuel adressé à ses compatriotes. Il a bien évidemment été question de la situation ukrainienne, le patron du Kremlin rappelant que Kiev avait “fusillé, tué des gens”, ont “fait brûler vifs” leurs opposants.
Mais plus qu’au pouvoir de Kiev, c’est à ses alliés occidentaux que Poutine s’en est pris : “Même sans la Crimée et l’Ukraine, les États-Unis et leurs alliés auraient inventé autre chose pour freiner les opportunités de la Russie. Et cette manière de faire ne date pas d’hier”. Dans un discours aux accents parfois menaçants, il n’a pas hésité à faire appel à des analogies historiques pour le moins douteuses : “Hitler s’apprêtait à anéantir la Russie et à nous repousser jusqu’à l’Oural. Tout le monde doit se souvenir comment ce genre de choses se termine”, a-t-il dit après avoir rappelé que la Russie était dotée d’une “armée moderne, redoutable, prête au combat”.