Transports en commun et harcèlement : de nombreuses femmes adaptent leur tenue vestimentaire
Une étude révèle que la peur du harcèlement dans les transports en commun incite de plus en plus de femmes à adapter leur tenue vestimentaire, voire à totalement éviter ces transports.
Une étude de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT), publiée ce jour, révèle que près de 9 femmes sur 10 (87%) ont déjà été victimes de harcèlement dans les transports en commun. Et ce, de la remarque déplacée à l’agression sexuelle voire le viol.
De fait, les femmes changent leur comportement vis à vis de leur usage du bus, ou du métro, en les évitant tout simplement, ou en adaptant la façon dont elles s’habillent.
Harcèlement : le pantalon souvent préféré à la jupe
Pour les besoins de cette étude, 6.200 femmes fréquentant les transports en commun ont été interrogées. Elles sont ainsi plus d’1 sur 2 (54%) à ne plus les utiliser à certains moments de la journée, principalement dès la nuit tombée, et 48% à adapter leur tenue en s’habillant d’un pantalon plutôt que d’une jupe.
Et 1 femme sur 3 n’emprunte plus ces moyens de transport, leur préférant un véhicule personnel ou encore un vélo, un taxi, rapporte Le Parisien.
Un évitement qui porte atteinte à la “liberté d’être” et de circuler
Au Parisien, la directrice générale du Centre national d’information sur les droits des femmes et des familles (Cnidff), Annie Guilberteau, indique qu’“en adoptant ces stratégies d’évitement, les femmes atteignent leur liberté d’être”.
Quant à la FNAUT, elle suggère des solutions afin de lutter plus efficacement contre ce triste fait de société, comme la prévention, avec des “campagnes de sensibilisation dans les lieux publics et les transports”. Mais aussi, “la formation des personnels des entreprises de transport” qui doit revêtir les critères de prévention, de réaction, et d’accompagnement des victimes. Ou encore, “la simplification des plaintes et la fourniture d’espaces de témoignages”.
L’intégralité de l’étude effectuée par la FNAUT se trouve sur son site Internet.