Scandale : un professeur demande une minute de silence pour Merah
La scène se déroule dans un lycée de Rouen : une professeure a demandé vendredi matin à ces élèves de rendre hommage au tueur de Toulouse en respectant une minute de silence.
Vendredi matin, les élèves d’un lycée de Rouen avaient anglais à 8h00. Mais ils ne sont pas restés longtemps en cours : beaucoup sont partis lorsque leur professeure leur a demandé de respecter une minute de silence en mémoire de Mohamed Merah. Scandalisés par la façon dont l’enseignante présentait le tueur de Toulouse comme une victime, plusieurs élèves ont rédigé une lettre adressée au chef d’établissement. Une chose en entraînant une autre, les parents d’élèves sont également prévenus et le scandale éclate.
L’enseignante tente ensuite de s’excuser, selon un de ses élèves : « Elle a dit qu’elle n’allait pas bien et qu’elle allait peut-être prendre des congés ». Mais cela ne suffit pas à justifier une telle incartade, les parents d’élèves restent outrés, l’un deux déclare même vouloir qu’elle soit suspendue « Faute de quoi, je donnerai l’autorisation à ma fille de boycotter les cours d’anglais jusqu’à la fin de l’année ».
L’enseignante est convoquée dans l’après-midi pour s’expliquer auprès du Rectorat. Elle n’avait jamais fait d’histoire avant cette affaire.
Toutefois, le malaise n’est-il pas plus profond ? Il est certes inadmissible qu’une enseignante, porteuse d’autorité, puisse parler ainsi. Mais que dire des médias ? N’y a-t-il pas en ce moment une certaine glorification en la personne de Mohamed Merah ? Certes, il est présenté comme un monstre, mais son histoire alimente tout aussi bien les médias que les politiques. Difficile d’ignorer que le siège a duré 32h et que le tueur de Toulouse en est sorti les arme à la main avant de se faire abattre (ou de tomber).
Effectivement, cette enseignante n’aurait pas dû en parler, que ce soit d’ailleurs pour le présenter en victime ou en bourreau. Toutefois, à l’heure où la politique vient se mêler à l’éducation et où on instaure des minutes de silence un peu partout, est-elle la seule à devoir être remise en cause ?