RDC : bilans contradictoires suite aux affrontements
Une ONG indique que les affrontements en RDC auraient fait 42 morts en 3 jours, le gouvernement dément.
Selon le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mendé, les affrontements qui ont lieu depuis trois jours à Kinshasa n’auraient fait “que” 11 morts . Un policier et dix civils compteraient parmi les victimes, tuées alors que les manifestants prenaient part à des pillages.
« Les dégâts matériels sont extrêmement importants. Transco, la société de transport en commun, a signalé un million de dollars de dégâts parce qu’on a abîmé définitivement sept bus (…). Nous avons une quarantaine d’établissements tenus par des opérateurs économiques chinois qui ont été saccagés, ainsi que leurs maisons d’habitation. Il y a d’ailleurs une protestation formelle du gouvernement chinois, qui nous demande des comptes », a-t-il déclaré pour tenter de justifier le fait que la police ai pris la décision d’ouvrir le feu sur des civils.
Un bilan bien plus élevé selon une ONG
Le mouvement international pour les droits de l’Homme (FIDH), indique quant à lui avoir enquêté sur les deux premiers jours des affrontements, et dénombre un minimum de 42 morts, majoritairement des civils tués par balles.
« Les victimes sont essentiellement des étudiants et des personnes qui manifestaient pacifiquement dans les rues de Kinshasa, ce qui démontre une répression extrêmement violente de ces manifestations contre la nouvelle loi électorale », a déclaré Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH.
Selon le gouvernement, 342 pilleurs auraient été arrêtés par la police. Il accuse ainsi la FIDH d’être manipulée “par un groupe de Congolais”.
Réforme de la loi électorale
Depuis trois jours, des Congolais s’opposent à une réforme de la loi électorale qui pourrait permettre au Président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 14 ans, de s’y maintenir au delà du terme de son mandat.
Le Sénat devait se pencher ce jeudi sur cette fameuse loi extrêmement controversée, puisqu’en l’état, la Constitution de République Démocratique du Congo interdit à tout président d’aller au delà de deux mandats. Le président du Sénat a finalement décidé de reporter à ce vendredi matin à l’examen du texte, adopté samedi dernier par la chambre basse du Parlement.