Un rapport parlementaire britannique tacle Sarkozy et Cameron sur l’intervention occidentale en Libye
La commission des Affaires étrangères du Parlement britannique épingle Nicolas Sarkozy et David Cameron sur l'intervention en Libye, alors qu'ils étaient tous les deux au pouvoir.
Le rapport de la commission des Affaires étrangères du Parlement outre-Manche n’est pas tendre avec l’ancien président Nicolas Sarkozy et l’ancien Premier ministre David Cameron.
Le rapport a pour cadre l’intervention occidentale en Libye en mars 2011, quand les deux hommes étaient aux affaires.
Pour Cameron : une “compréhension incomplète du pays”
Le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique, Crispin Blunt, indique que “Les actions du Royaume-Uni en Libye se sont inscrites dans le cadre d’une intervention mal conçue, dont les résultats se font encore ressentir aujourd’hui”.
Mais encore, il en a résulté “un effondrement politique et économique, des affrontements entre milices et tribus, des crises humanitaires et migratoires, des violations des droits de l’homme à grande échelle, la dissémination des armes du régime de Kadhafi dans toute la région et l’expansion de l’Etat islamique en Afrique du Nord”.
Rien que ça. Et pourtant, cette charge est signée d’un homme qui est membre du même parti que David Cameron.
Et pour Sarkozy, c’était pour “améliorer sa situation”
Et c’est un doux euphémisme de dire que le tacle est encore plus douloureux pour l’ancien chef d’Etat français. Selon un conseiller d’Hillary Clintion, qui était alors secrétaire d’Etat, il s’agissait pour Nicolas Sarkozy d'”accroître l’influence française en Afrique du Nord” et d'”améliorer sa situation politique en France”. Ou encore, d’“d’obtenir une plus grande part de la production de pétrole libyenne”, mais aussi de “permettre aux armées françaises de réaffirmer leur position dans le monde”.
A la BBC, hier, Crispin Blunt indiquait : “Nous avons été entraînés à intervenir par l’enthousiasme des Français” dans le but de protéger la population de Benghazi, alors que la menace avait été “nettement exagérée”. Et pourtant, toujours d’après lui, des “des solutions politiques” avaient été pensées, y compris avec Kadhafi.