Primaires : François Bayrou évoque une “prime aux grandes gueules”
Pour François Bayrou, le principe des primaires n'est ni plus ni moins qu'une "prime aux grandes gueules". Pire, elles sont "contraires aux principes de la Vè République".
C’est dans une entrevue accordée au Parisien et publiée aujourd’hui que François Bayrou évoque entre autres, le principe des primaires. Selon le président du MoDem, ces élections internes sont “contraires” aux institutions de la République. Il évoque également une victoire qu’il juge “possible” du FN en régions Nord et PACA.
Primaires : “une prime aux grandes gueules”
Interrogé sur sa vision de l’éclatement du paysage politique en France, François Bayrou estime que les grands partis traditionnels ne tiennent plus ni leurs engagements, ni leur place, le centre inclus. Si les primaires sont une solution ? Il assène : “Pour moi, les primaires sont à peu près le contraire de nos institutions ! Que voulait le général de Gaulle ? Il voulait enlever aux partis le choix du président, pour le hisser au-dessus de la mêlée. Que font ses héritiers ? Ils rendent le choix du président à un clan ou à un camp !”.
Pour autant, le président du MoDem n’a pas caché son soutien à Alain Juppé, qu’il juge “le mieux placé pour rassembler” lors de ces futures primaires à droite. Mais il fait alors un parallèle avec les Etats-Unis : “Je regarde ce qui se passe dans la primaire des Républicains aux Etats-Unis : c’est Trump qui mène parce qu’il dit des horreurs — injures, sexisme — sur tout le monde. La primaire donne une prime aux grandes gueules”.
Le FN victorieux en PACA et région Nord ? “Possible”
Pour l’ancien candidat à la Présidentielle, une victoire du Front National à l’issue des prochaines régionales en décembre, est “possible” : “C’est un scrutin majoritaire où celui qui arrive en tête, même de peu, obtient la majorité”.
Dès lors, que faire pour lui faire barrage ? “Pour mener le combat, il faut cesser de reprendre ses thèmes, abandonner les leçons de morale. Il faut montrer concrètement que leurs solutions ruineraient le pays, et qu’il existe des réponses nouvelles et concrètes”, conclut-il à ce sujet.
Concernant la crise des migrants, il déplore et explique le peu d’attrait que la France représenterait pour eux : “Car l’image de la France est considérablement abîmée. Les migrants, par téléphones, tablettes, Facebook, découvrent et répandent que notre pays se porte mal, que notre chômage et nos tensions font de nous l’un des maillons faibles de l’Europe”.