Pesticides néonicotinoïdes : le déclin des abeilles sauvages multiplié par trois
Une nouvelle étude met en avant l'impact des néonicotinoïdes sur le déclin de l'abeille sauvage, ce qui menace directement la production agricole mondiale.
Albert Einstein aurait dit « Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre ». Nous devrions donc nous inquiéter fortement de l’étude des chercheurs du Centre for ecology and hydrology en Angleterre qui ont étudié l’impact de l’introduction des néonicotinoïdes sur les populations d’abeilles sauvages dans le pays.
Le résultat est alarmant, car le déclin des colonies de pollinisateurs sauvages est en effet trois fois plus important lorsqu’ils butinent régulièrement des plantes traitées aux pesticides néonicotinoïdes.
Le déclin de l’abeille, un danger pour l’homme
Cette nouvelle étude devrait apporter de l’eau au moulin des nombreuses ONG qui militent pour la suppression définitive des pesticides néonicotinoïdes, néfastes pour les abeilles. L’étude menée par le Centre for ecology and hydrology publiée mardi 16 août dans Nature Communications se base sur basée sur les cultures de colza en Angleterre entre 2004 à 2011. Une longue période qui permet de mesurer l’impact des néonicotinoïdes sur le long terme sur 62 espèces d’abeilles sauvages, dont 34 qui butinent le colza.
Selon les chercheurs, « l’utilisation des néonicotinoïdes est liée au déclin à grande échelle et sur le long terme des populations des pollinisateurs sauvages ». L’auteur principal de l’étude, Ben Woodcock, précise que l’abeille est également menacée par d’autres facteurs qui ne font qu’appuyer les effets dévastateurs des néonicotinoïdes.
Déclin de la production agricole
Les scientifiques rappellent effet que le déclin de l’abeille est également dû à la réduction de son habitat naturel, à des agents pathogènes, au changement climatique et à d’autres formes insecticides.
Le 1er rapport mondial sur les pollinisateurs, publié en au début de l’année 2016 par la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services, IPBES) a alerté sur la menace que représente le déclin des pollinisateurs sur la production agricole. Une production qui pourrait chuter de 5 à 8% à l’échelle mondiale, soit un manque à gagner compris entre 235 et 577 milliards de dollars.
Depuis 2013, la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame ont l’objet d’un moratoire. Un nouvel avis sur leur interdiction devrait être donné début 2017 par l’Agence européenne de sécurité sanitaire (Efsa).