Tropiques : un voyageur sur deux ramène des bactéries multirésistantes
Une étude menée par des chercheurs français révèle que la moitié des voyageurs partis dans les tropiques reviennent infectés par une ou plusieurs bactéries multirésistantes.
Au-delà du cadre enchanteur motivant beaucoup de séjours sur leurs terres, les tropiques renferment néanmoins des dangers sanitaires. Tel celui représenté par les entérobactéries, présentes dans l’environnement et en particulier dans l’eau. Difficile donc d’échapper à leur infection, et par conséquent à une nécessité de se rendre aux cabinets.
On ne peut jamais vraiment savoir à quoi s’attendre avec ce type de bactéries, certaines s’avérant inoffensives tandis que d’autres, plus dangereuses, requièrent l’administration d’antibiotiques. Plusieurs souches de régions tropicales apparaissent toutefois résistantes aux antibiotiques, et c’est pour déterminer le risque pour des voyageurs d’être infectés par une bactérie multirésistante dans ces pays que des chercheurs français ont lancé une étude sur le sujet.
Bactéries multirésistantes aux Tropiques : plus de 50% des voyageurs infectés
Comme nous l’indique Francetv info, ces scientifiques ont procédé à l’analyse de 574 selles, celles appartenant à des personnes sollicitées avant leur départ en voyage et trois jours après leur retour. Il a été constaté que 50,9% de ces voyageurs, soit un peu plus de la moitié, étaient revenus avec un ou deux types de bactéries multirésistantes.
Une contamination plus fréquente en Asie
C’est en Asie que les contaminations sont apparues les plus fréquentes, avec 72% des voyageurs concernés. Suivent l’Afrique subsaharienne (47%) et l’Amérique latine (31%). On nous rapporte de même que ces fameuses bactéries ont davantage de chance d’apparaître par l’absorption d’antibiotiques. Ces derniers présentent en effet la particularité de fragiliser la flore intestinale, et il convient d’ajouter que les entérobactéries peuvent aussi naître plus facilement suite à une diarrhée. Malgré tout, l’infection ne conduit par forcément à une maladie, 95% des voyageurs infectés ayant vu ces bactéries disparaître de leur organisme au bout de trois mois. Pour le docteur Étienne Ruppé, microbiologiste à l’hôpital Bichat-Claude Bernard, “ces résultats indiquent que dans les trois mois suivant le retour de la zone tropicale, si le voyageur a une infection ou qu’il doit être hospitalisé, le médecin doit prendre en compte le risque que comporte ce voyage pour mieux anticiper un éventuel traitement antibiotique ou réaliser des analyses bactériologiques un peu plus poussées”.