Nucléaire iranien : les négociations n’avancent pas
Les négociations relatives à l’enrichissement du nucléaire iranien se poursuivaient à Genève ce jeudi. Aucun accord n’a pu être trouvé.
Toujours pas d’accord en vue sur le programme nucléaire iranien. A Genève, la troisième phase de négociations entamées mi-octobre entre les pays dits du 5+1 (5 membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, plus l’Allemagne), et l’Iran, s’acheminent lentement vers un statut quo. Les Occidentaux, qui soupçonnent les Iraniens d’être à l’origine d’un programme d’enrichissement de leur uranium à visées militaires, attendent que Téhéran accepte de geler son programme nucléaire.
Les dirigeants iraniens espèrent quant à eux pouvoir enrayer la spirale des sanctions qui étranglent économiquement leur pays : commerce pétrolier restreint avec les Etats-Unis, traité de non-prolifération nucléaire qui prévoit l’interdiction pour tout pays de livrer du matériel nucléaire à Téhéran, gel des fonds détenus ou contrôlés à l’étranger par des compagnies iraniennes. L’embargo coûte aujourd’hui plus de la moitié de ses revenus, essentiellement pétroliers, à l’Iran.
Les Occidentaux méfiants
Les capacités nucléaires de l’Iran lui permettent actuellement d’enrichir son uranium à 5%, en vue de la production d’électricité, mais également à 20%, en vue d’une utilisation médicale (pour le traitement de certains cancers, notamment.) Pour parvenir à l’obtention d’une bombe nucléaire, l’uranium doit être enrichi, au minimum, à 90%. Or, l’Institute of sciences and International Security estime que, pour passer d’un taux d’enrichissement de 20 à 90%, six mois pourraient suffire aux ingénieurs iraniens.
L’attitude répressive iranienne, ainsi que son comportement sur la scène internationale, incitent ainsi les pays occidentaux à redoubler de méfiance : pour parvenir à un accord, l’Iran devra donc inévitablement accepter de restreindre ses capacités nucléaires, ce qui allongerait la durée nécessaire à un enrichissement plus poussé.