Le Maroc de retour dans l’Union africaine
Plus de 30 ans après l'avoir quittée, le Maroc revient dans l'Union africaine. Une position pressentie pour donner moins de liberté à Rabat sur la question du Sahara occidental.
L’Union africaine (UA) retrouve l’un de ses membres historiques, quand on la désignait encore sous le nom d’Organisation de l’unité africaine. Plus de 39 des 54 États-membres de cette union se sont ainsi prononcés en faveur d’un retour du Maroc, plus de 30 ans après son départ volontaire.
Rappelons ainsi qu’en 1984, pour exprimer sa vive protestation sur l’intégration de la République arabe sahraouie démocratique au sein de l’Union africaine, Rabat avait choisi de s’en retirer. Si une majorité a donc validé la réintégration du Maroc, les pays réticents avaient notamment la question du Sahara occidental en tête.
Union africaine : 38 États-membres pour le retour du Maroc
Cité par nos confrères du Point, le ministre des Affaires étrangères de la République sahraouie Mohamed Salem Ould Salek a mentionné le fait que Rabat n’a pas lié son retour à une quelconque requête : “À partir du moment où le Maroc n’a pas posé de conditions à son retour, nous le prenons au mot et on accepte que le Maroc soit admis à l’Union africaine”.
Mohamed Salem Ould Salek a également évoqué une pression possiblement plus forte sur les épaules du Maroc si ce dernier refusait le référendum d’autodétermination demandé par le Front Polisario : “À présent, [si] le Maroc bloque, il sera questionné par les chefs d’État : Pourquoi avez-vous peur du référendum ? Pourquoi ne laissez-vous pas les Sahraouis choisir librement leur futur ?”
“En famille, on peut continuer à trouver des solution”
Tout en reconnaissant la problématique posée par un Sahara occidental toujours revendiqué par le Maroc, le président du Sénégal Macky Sall veut croire en une résolution par des discussions menées entre les différentes forces de l’Union africaine : “Même si la question du Sahara occidental reste une question posée, […] en famille on peut continuer à trouver des solutions. L’admission est faite, et c’est le plus important : aujourd’hui le Maroc est membre intégrant de l’Union africaine.”