Les élections municipales en quelques villes-clés
A cinq jours du premier tour des élections municipales, quelles en sont les villes symboliques, importantes ? Petit tour d'horizon.
Considéré comme un vote pour lequel les citoyens choisissent un homme ou une femme plutôt qu’une étiquette, le scrutin municipal a pourtant valeur de sanction ou de victoires pour les formations politiques. Et certaines villes sont plus importantes que d’autres. Batailles d’ego, prises symboliques, fiefs historiques,… les résultats dans ces communes sont souvent le reflet de la perception qu’ont les Français de l’action politique en cours, au niveau national comme local.
Les récentes affaires qui touchent la sphère UMP vont-elles affecter les résultats d’une droite qui pensait profiter de l’impopularité de la gauche ? Le FN est-il en mesure de montrer la maturité qu’il affiche, et de se poser en autre chose que le rôle de traditionnel trouble-fête ? Voici un tour d’horizon, non exhaustif, des personnalités et partis qui jouent gros.
Marseille : un dernier tour pour Jean-Claude Gaudin ?
Qu’il fut conseiller municipal ou à la tête de la cité phocéenne, Jean-Claude Gaudin est aux affaires à Marseille depuis 1965. Face à cette figure de la droite, dont la gouaille n’est plus à démontrer, se présente un ténor du PS, Patrick Menucci. Ce dernier est sorti vainqueur de primaires mouvementées, et espère faire tomber le maire de la ville qui brigue son 4ème mandat.
Les derniers sondages prévoient une triangulaire UMP-PS-FN, avec un avantage au maire sortant. Cependant, la gauche pourrait voir son salut venir de la ministre Maire-Arlette Carlotti, qui en cas de victoire dans son 3ème secteur, pourrait faire basculer la victoire promise à Gaudin.
De son côté, l’ancien président de l’Olympique de Marseille, Pape Diouf, espère tirer son épingle du jeu.
Paris, victoire capitale
C’est sans doute le combat le plus médiatique des ces Municipales. Il faut dire que tout est réuni : duel de femmes à forts caractères, et symbole national dans la victoire de l’un des principaux camps en lice. A gauche, Anne Hidalgo fera tout pour conserver la capitale dans le giron de la majorité, ravie à la droite par Bertrand Delanoë en 2001. Un dernier sondage CSA pour BFM TV crédite la candidate socialiste de 52,5% des voix au deuxième tour, contre 47,5% à Nathalie Kosciusko-Morizet.
Au premier tour, la lutte s’annonce serrée. Toujours selon ce même sondage, Anne Hidalgo et la liste PS-PC-PRG seraient en tête avec 38,5% des voix tandis que NKM atteindrait avec l’alliance UMP-UDI-MoDem.
Europe Ecologie Les Verts et Front National sont crédités de 7% des intentions chacun, et le Front de Gauche de 5%.
Hénin-Beaumont, symbole de l’ancrage du FN
Pour Marine Le Pen, il n’est plus question de jouer les trouble-fête, mais bien de gagner des municipalités. Le Front National n’a jamais réuni autant de listes pour un scrutin municipal. La présidente du FN espère augmenter le nombre de ses conseillers municipaux, mais aussi gagner 15 villes. A commencer par son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), qui n’a jamais été aussi près de tomber dans l’escarcelle FN.
La ville est aussi le symbole du déplacement de l’ancrage du parti frontiste, qui n’a jamais été aussi présent dans les zones rurales et péri-urbaines.
Reste à savoir si le FN réussira à transformer dans les urnes l’essai d’une image se voulant plus policée.
Autres villes à suivre : Forbach, Carpentras, Béziers, Saint-Gilles (où se présente Gilbert Collard), Fréjus, Aubagne, Tarascon, Perpignan.
La droite veut reconquérir Strasbourg
Si le PS espère Marseille, L’UMP quant à elle est en ordre de bataille et joue l’unité dans la capitale alsacienne. D’après les derniers sondages, la tête de liste Fabienne Keller serait en train de grignoter son retard face au maire sortant PS Roland Ries. Regagner la ville aurait un goût de revanche pour celle qui fut lourdement battue lors du scrutin de 2008. L’espoir est permis, même si derrière, FN (11%), Ecologistes (9%) et UDI (7%) peuvent encore faire bouger l’échiquier.
A Montpellier, l’héritage de Georges Frêche en question
Malgré un bon bilan, la maire sortante Hélène Mandroux (PS) a été préférée au président de Montpellier Agglomération, Jean-Pierre Moure, pour conduire la volonté de victoire de la gauche. Celle qui détenait les clés de l’héritage Georges Frêche a sans doute fait les frais de son soutien en 2010 à un rival de Frêche lors du scrutin régional. Mais Moure ne sera pas seul, il faudra composer avec le dissident Philippe Saurel, maire-adjoint à la Culture, exclu du PS pour cause, justement, de dissidence.
Jean-Pierre Moure est donné devant au premier tour (28%), mais l’UMP Jacques Domergue n’est pas loin avec 24%. Le FN espère prendre part à une triangulaire, crédité qu’il est de 14% des intentions de vote, soit le double par rapport à 2008.