La livraison des Mistral à la Russie repoussée par la France
L'Elysée suspend "jusqu'à nouvel ordre" la livraison du premier navire militaire Mistral à la Russie, en raison de la situation en Ukraine.
La crise ukrainienne aura finalement eu raison de la livraison du premier Mistral commandé par la Russie à la France, qui devait être effectuée fin octobre. Mardi, l’Elysée a en effet annoncé le report “jusqu’à nouvel ordre” du processus de livraison du Vladivostok.
“Le Président de la République considère que la situation actuelle dans l’Est de l’Ukraine ne permet toujours pas la livraison du premier BPC (Bâtiment de projection et de combat). Il a donc estimé qu’il convenait de surseoir, jusqu’à nouvel ordre, à l’examen de la demande d’autorisation nécessaire à l’exportation du premier BPC à la Fédération de Russie”, est-il précisé dans le communiqué élyséen.
Mistral russes : du contrat à la suspension
En juin 2011, la France alors sous présidence sarkozienne signait un juteux contrat avec la Russie. Celui-ci porte alors sur deux bâtiments militaires pour un total de 1,2 milliard d’euros. Et de quoi donner de l’air aux chantiers navals de Saint-Nazaire.
Mars 2014 : la crise ukrainienne est passée par là et même si le contrat est toujours à l’ordre du jour, les sourires de 2011 commencent à se figer singulièrement. La diplomatie interfère alors dans les roucoulements commerciaux. Un temps envisagée, la suspension de la livraison est finalement balayée par le ministre de la Défense qui affirme que la décision finale sera prise en octobre. C’est en mai que François Hollande s’exprime : “Ce contrat a été signé en 2011, il s’exécute et il trouvera son aboutissement au mois d’octobre prochain. Pour l’instant il n’est pas remis en cause”.
En septembre, c’est la suspension, le contrat sera honoré si le cessez-le-feu est appliqué en Ukraine, et que la crise est réglée.
De la suspension au report de la livraison du Vladivostok
A la fin du mois d’octobre, la Russie déclare que la France a envoyé à Moscou une invitation officielle de remise du navire, à la date du 14 novembre. Et ce alors qu’officiellement, la décision de livrer ou non n’était pas encore prise.
Jusqu’à ce jour, donc et la livraison repoussée sine die. L’affaire est loin d’être terminée.