Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme : “il faut un plan Marshall”
À l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, la présidente de l'association SOS Autisme appuie son appel à un "plan Marshall" pour rattraper "quarante ans de retard" sur la question.
Dimanche s’est tenue la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. À cette occasion, la présidente de l’association SOS Autisme Olivia Cattan a de nouveau fait entendre sa voix pour appeler à davantage de considération dans le traitement de la problématique au niveau français.
Il y a un peu plus d’un an, elle avait ainsi déploré la non scolarisation de 8 enfants autistes sur 10 en France, ainsi que le coût exorbitant de leur prise en charge : “La prise en charge coûte à peu près, une fois que la MDPH [NDLR : Maison départementale des personnes handicapées] nous donne notre allocation, […] 3.000 euros par mois. Qui aujourd’hui peut payer ce tarif ? Il y a une inégalité sociale incroyable.”
L’autisme s’accorde au pluriel pour Olivia Cattan
Auprès de franceinfo, Mme Cattan a commencé par rappeler comment se définit l’autisme : “C’est un trouble neuro-développemental, […] avec des problèmes d’interactions sociales et de communication. Ce n’est pas une psychose, comme ça a été pensé pendant des années. Donc aujourd’hui, on sait qu’il y a un développement disharmonieux chez ces enfants qui développent des capacités d’un côté et puis, on va dire, des choses qu’ils n’arrivent pas à faire de l’autre.”
Et d’ajouter : “Moi j’aime bien dire ‘autismes’ au pluriel, parce qu’on s’aperçoit quand même qu’entre l’autisme Asperger et puis ce qu’on appelle aussi l’autisme sévère, mais peut-être à tort, il y a quand même beaucoup beaucoup de formes d’autismes, beaucoup d’enfants qui ont des autismes très différents les uns des autres. […] Donc je pense que c’est quand même quelque chose d’extrêmement complexe et d’extrêmement large.”
“On a quarante ans de retard” à rattraper
Alors que 250.000 enfants souffriraient d’autisme en France, cette maman d’un enfant autiste réaffirme la nécessité d’une prise de conscience des autorités et de mesures à la hauteur de la question : “Je dis qu’il faut un plan Marshall sur ce sujet-là, et depuis longtemps, parce qu’il y a tellement de retard à rattraper, on a quarante ans de retard par rapport aux autres pays, alors ça va pas se faire avec des mesurettes, ou de l’amateurisme […] et puis […] des annonces médiatiques [dont] finalement sur le terrain, on ne ressent pas les effets.
Donc il faut aujourd’hui vraiment […] penser refaire plein de choses au niveau de la santé, dans le domaine de l’école et de l’éducation, dans le domaine aussi, évidemment, de l’emploi. Et puis aider ces familles qui ont en charge quand même tout cet accompagnement […] qui coûte extrêmement cher. Et quand on n’a pas d’auxiliaire de vie scolaire, […] on arrive à des factures de 3.000 euros par mois. Et qui peut aujourd’hui se payer ça ?”