ExoMars 2016 : l’Europe sur les traces des États-Unis
Le 14 mars prochain, la mission russo-européenne ExoMars devrait être lancée avec pour but d'appréhender un peu mieux la planète Mars. L'un des initiateurs du projet Jorge Vago en explique les enjeux. L'Europe souhaite ainsi faire au moins aussi bien que les États-Unis.
Si aucune perturbation majeure ne vient s’inscrire au programme de son décollage, la première partie de la mission russo-européenne ExoMars devrait être lancée demain lundi 14 mars depuis la base spatiale de Baïkonour, située au Kazakhstan.
L’objectif de cette mission est double, comme nous l’indiquions en début de mois. Il s’agira ainsi d’analyser les gaz constituant l’atmosphère de Mars et de mettre à l’essai un atterrisseur européen. Jorge Vago, l’un des principaux scientifiques de la mission de l’ESA (Agence spatiale européenne), explique d’ailleurs au Temps que l’Europe cherche ici à s’élever plus ou moins au même niveau que les États-Unis.
Jorge Vago : ExoMars pour le positionnement d’un rover européen
“On sait que les Américains savent le faire [NDLR : se poser sur Mars]. Ce que l’on veut, en Europe, c’est être capable de le faire nous aussi.” Concrètement, ExoMars “permettra à l’Europe spatiale, comme celle-ci le souhaite depuis longtemps, de placer au meilleur endroit, précisément choisi sur Mars, un rover capable de rechercher des signes de vie, actuelle, ou ancienne et datant des premières heures de la planète.”
Une mission à plus d’1,2 milliard d’euros
Quant au coût de cette double mission martienne, M. Vago estime que, s’il est difficile de se prononcer en ce qui concerne l’implication russe, “pour l’ensemble des coûts, 1,2 milliard d’euros a été demandé aux conditions de 2008; ce qui équivaut à plus aujourd’hui.” Enfin, appelé à décrire les risques d’un glissement de la seconde partie de la mission ExoMars à 2020 (au lieu de 2018), le scientifique répond que “pour 2018, nos marges [de temps] dans l’agenda deviennent très minces. On travaille à les accroître. Il est très important que les opérations de 2016 se passent bien. Ce qui libérerait alors des forces de travail pour la suite : deux tiers des équipes travaillent encore sur la première partie de la mission ExoMars”.