En Turquie, une Lyonnaise inscrite à Erasmus retenue pour des faits de terrorisme
Une étudiante d’origine lyonnaise, Sevil Sevimli est détenue depuis un mois en Turquie. Elle avait fait le choix de suivre un cursus Erasmus à l’Université Anatlie d’Eskisehir.
Cela fait un mois que Sevil Sevimli est retenue contre son gré. Cette jeune fille âgée de 19 ans se retrouve dans une situation compliquée puisque les autorités la soupçonnent de terrorisme. Elle aurait des liens avec une organisation jugée clandestine d’extrême gauche. Cette dernière nommée DHKP-C (Front Parti de Libération du Peuple Révolutionnaire) est la cause de nombreux attentats depuis la fin des années 70. Elle fait également partie des listes de l’Union européenne.
Elle dispose de la nationalité turque, elle avait le choix d’intégrer le cursus Erasmus dans le but de « mieux connaitre son pays d’origine ». Selon son avocat, Me Sami Kahraman explique que Sevil est détenue depuis le 10 mai. Cinq jeunes ont également été placés en garde à vie pour « organisation armée ».
Malgré le manque de preuve tangible, l’étudiante doit s’expliquer concernant sa présence du 1er mai. À cette date, elle assiste à un concert où un groupe (Grup Yorum) est connu pour encourager les droits et les libertés dès les années 80. Sevil Sevimli vit très mal cette situation, son avocat a signifié que sa cliente était « bouleversée, car elle ne comprend pas pourquoi on l’a arrêté ».
Sa situation se révèle d’autant plus compliquée avec la loi antiterroriste datant de 2006. Son avocat n’a pas l’opportunité d’accéder à son dossier puisque la cour d’assises à souhaiter que cette affaire reste confidentielle. Les éventuelles demandes de libérations ont été rejetées les unes après les autres. Il a été expliqué que cette étudiante en informatique pouvait « s’enfuir et déformer les preuves ».
Le Quai d’Orsay tente de lui venir en aide notamment en proposant l’envoi d’un diplomate français dans le but de lui rendre visite. Comme la Turquie ne reconnait pas le concept de bi nationalité, les autorités françaises n’étaient donc pas au courant du placement en garde à vue. Si la jeune fille est reconnue coupable de terrorisme, elle encourt une peine de prison d’une douzaine d’années.