Diabète : une conduite à risques pour les malades
Un sondage BVA mené à la fin du premier semestre 2015 révèle que les automobilistes atteintes de diabète présentent une relative méconnaissance des risques encourus au volant.
Le 14 novembre dernier avait lieu la Journée mondiale du diabète. À cette occasion ont été rendus publics les résultats d’un sondage réalisé par BVA pour le compte de l’association Prévention routière et du laboratoire pharmaceutique MSD.
Une enquête menée en mai et juin dernier auprès d’un millier d’automobilistes, et nos confrères du Quotidien du Médecin d’ajouter que le sondage avait également sollicité un sur-échantillon de 236 conducteurs atteints de diabète. Il en ressort notamment que moins d’un diabétique sur deux (44%) est au fait des risques encourus pour un malade de prendre le volant. La profession la plus alerte sur la problématique s’avère le médecin (35%), assez largement devant le pharmacien (12%), le médecin du travail et l’infirmière (4%).
Conduite : 44% d’automobilistes diabétiques conscients des risques
Le sondage indique de même que trois automobilistes diabétiques sur quatre reconnaissent avoir déjà connu des difficultés au volant, 43% de ces sondés ayant cependant avoué ne jamais parler de ces troubles à autrui. Quant à ceux se disant sensibilisés sur la question, la recommandation la plus citée a été la non-consommation d’alcool (49%). Ont suivi la nécessité d’avoir du sucre ou un aliment sucré à portée (43%), une non-prise de médicament en soirée (28%), la disposition de ne pas conduire dans certains périodes (24%) et enfin la prise du médicament deux heures avant de prendre le volant (19%).
De “l’importance de bien discuter avec le patient”
Ils sont six conducteurs diabétiques sur dix à avoir déclaré adopter une façon de conduire calibrée à leur maladie, et ce en prévoyant de s’alimenter dans leur véhicule (39%), en effectuant une pause pour se sustenter (29%), en vérifiant leur niveau de glycémie avant de conduire (27%) ou encore en ne conduisant pas à certaines heures (17%). Le docteur Christine Moisan, endocrinologue de l’hôpital de la Pitié-salpêtrière, estime que ce sondage illustre “l’importance de bien discuter avec le patient en fonction de sa vie de tous les jours, ses besoins, ses contraintes, ses envies afin de pouvoir adapter au mieux le traitement”.