Crash Rio-Paris : une contre-expertise à charge contre les pilotes
Un contre-rapport d'expertise remis a été remis à la juge Zimmermann, qui met en relief la responsabilité des pilotes.
En 2009, le Vol AF447 Rio-Paris d’Air France s’abîmait en mer, faisant 228 morts. Jusqu’ici, les précédents rapports de l’enquête judiciaire, rédigés en 2012, pointaient à la fois la responsabilité des pilotes, mais aussi d’Airbus-Air France par ailleurs. Ils rendaient compte d’une part du givrage des sondes mesurant la vitesse de l’appareil, ayant eu pour effet une panne des systèmes électroniques; d’autre part, les pilotes avaient fait décrocher l’avion, qui commença alors sa chute libre.
Aussi, si ces nouvelles expertises annoncent d’autres facteurs ayant causé le crash, la responsabilité des pilotes est de loin la première cause de la catastrophe. Ce qui ne devrait pas déplaire à l’avionneur et la compagnie aérienne, mis en examen pour homicides volontaires.
Rapport du crash Rio-Paris : une “réaction inappropriée de l’équipage”
Qu’indiquent exactement les conclusions de ce rapport ? Sylvia Zimmermann, en charge de l’enquête, les a révélées à l’AFP mardi. Parmi les causes importantes du crash, 3 pointent la responsabilité des pilotes. Ces lignes sont particulièrement à charge : “L’accident est dû à la perte de contrôle de l’avion suite à la réaction inappropriée de l’équipage après la perte momentanée des indications de vitesse”. D’autre part, l’enquête a “clairement établi la prédominance des facteurs humains dans les causes de l’accident. Celui-ci “aurait pu être évité, et ceci par quelques actions appropriées de l’équipage”.
Pour autant, la responsabilité de la compagnie aérienne, Airbus, n’est pas dégagée. Le rapport met en cause l’ “absence de directives claires de la part d’Air France malgré plusieurs cas analogues faisant suite à des givrages des sondes Pitot et donc un retour d’expérience insuffisant”.