Comète Tchouri : le mystère de sa forme de canard presque élucidé
"Coin-coin" ? Un peu de sérieux s'il vous plait. La comète Tchouri, photographiée sous toutes les coutures par la sonde Rosetta, a bien une forme de canard de bain. Mais pourquoi ? Une étude de l'Université de Padoue pourrait bien avoir trouvé la solution.
La comète Tchouri n’avait pas demandé à ce que l’on vienne la débusquer un beau jour dans les confins de l’espace. Pourtant, c’est bien ce que la sonde Rosetta a fait ce 6 août 2014 après plus de 10 ans d’un très long voyage. Quelques heures seulement après l’approche, les premiers clichés parvenaient à la Terre.
Pour les scientifiques de l’Agence spatiale européenne (ESA), nul doute que l’objet de leurs convoitises revêtait alors une forme bien particulière, la faisant sembler à un canard de bain. Et il devait bien y avoir une raison.
Tchouri, résultat de la fusion de deux objets célestes ?
Il fallait bien se rendre à l’évidence, Tchouri présente bien deux lobes distincts et une sorte de “cou”. Deux hypothèses prévalent alors : est-ce le résultat de la collision de deux masses, ou une érosion bien particulière d’un seul et même bloc ? Des scientifiques du département de géosciences de l’Université de Padoue en Italie se sont attelés à la tâche. Ils sont partis d’images haute définition de la caméra OSIRIS, embarquée à bord de la sonde. Pour eux, pas de doute, “La comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko est un corps agrégeant deux objets distincts”.
https://twitter.com/ESA_fr/status/648487054062546944
Une lente collision il y a plusieurs milliards d’années
De canard, Tchouri passe alors au statut d’oignon. En effet, la lus grande des ses deux parties est formée de strates, un peu à la manière de l’aliment. Dans l’étude relayée par la prestigieuse revue Nature, on peut lire que “La stratification, similaire dans les deux lobes, indique que les comètes se sont construites par accrétion de couches de façon identique”.
Pourquoi les deux lobes sont parvenus à garder leur propre structure ? A l’AFP, le Pr Matteo Massironi précise : “La collision et la fusion des deux corps ont dû être très lents, sinon nous n’aurions pas cette structure ordonnée en oignons”. Tchouri pourrait bien encore livrer d’autres secrets, la mission Rosetta ayant été prolongée jusqu’en 2016.