Cannes 2015 : Pierre Lescure pas totalement satisfait par le Festival
Le nouveau président du Festival de Cannes Pierre Lescure reconnaît que tout n'a pas été rose à ses yeux dans l'édition 2015 s'étant achevée il y a quelques jours.
En 69 ans d’existence, le Festival de Cannes n’a compté en tout et pour tout que cinq dirigeants. Le dernier en date, Pierre Lescure, a été élu au terme de l’édition 2014, et l’ancien PDG du groupe Canal+ a donc connu il y a peu son premier festival en tant que président de l’évènement.
Cannes 2015 représente-t-il pour lui un grand et beau souvenir ? À nos confrères de La Croix, l’ex-président du PSG reconnaît que l’impression la plus forte qu’il ait eue “a été d’observer et d’écouter le jury, cette addition d’hommes et de femmes qui tous ont un destin différent, un chemin personnel… Ensuite, assister à leur délibération a été un cadeau phénoménal.”
Pierre Lescure : un Festival de Cannes 2015 émaillé de critiques
Et Pierre Lescure d’avouer juste après avoir été “heurté” par “plusieurs choses”. Incluant celle d’avoir lu dans un quotidien que le réalisateur de La Loi du marché, Stéphane Brizé, était “indéfendable”. Le président du Festival s’est dit “sidéré” par “ce ton” et “ces attaques“. En ajoutant réagir en journaliste et que, selon lui, “trop de critiques n’écrivent que pour eux et quelques copains. On ne peut pas étaler un tel mépris, user de mots jamais assez durs pour disqualifier certains et totalement excessifs pour en louanger d’autres, vivre à ce point en circuit fermé et méconnaître la réalité dynamique du 7e art”.
Un “barnum médiatique”
Autre point dérangeant pour Pierre Lescure dans le traitement médiatique du Festival de Cannes, le fait que “tout s’accélère” : “L’instantanéité aboutit à des jugements hâtifs, excessifs, définitifs. Les critiques tweetent pendant les projections. La nature et la fonction de ce métier sont en train de changer. En agissant ainsi, je ne suis pas sûr que la profession se fasse du bien.” Le président du Festival parle ainsi d’un “barnum médiatique” et de “la disjonction entre ce qu’il montre et l’attente réelle de ceux qui aiment le cinéma”. Le cofondateur de Canal+ suggère par conséquent d’“établir des relais avec des chaînes, en utilisant les archives, les entretiens” afin de satisfaire les aficionados du septième art.