Cancer : en moyenne, 30 jours de délais pour une IRM urgente
En France métropolitaine, le délai moyen d'obtention d'un rendez-vous pour une IRM urgente est de 30 jours, et les disparités entre régions demeurent fortes.
L’Institut Cemka-Eval a rendu publique son étude annuelle concernant l’équipement et les délais d’attente en matière d’IRM. En 2016, il faut 30,6 jours en moyenne, en France métropolitaine, pour obtenir un rendez-vous.
“Est-il acceptable qu’une personne attende en moyenne 30 jours pour passer le seul examen d’imagerie permettant de vérifier la présence de cancer ?”, se demandent les auteurs de l’étude.
Les délais préconisés par la Plan Cancer ne sont pas respectés
Ils remarquent en outre que ces retards sont “non seulement une perte de chance mais aussi une période d’angoisse pour le patient et pour ses proches”. Car ce délai moyen surpasse celui recommandé par le Plan Cancer 2014-2019, qui évoque 20 jours au maximum.
D’où vient ce retard ? Essentiellement de l’équipement, qui accuse un gros retard par rapport à la moyenne en Europe. En effet, sur le continent, on dénombre en moyenne 20 IRM pour 1 million d’habitants, quand en France le chiffre stagne à 13,1. Christophe Lala, président du pôle Imagerie du SNITEM (Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales), ne décolère pas : “Les acteurs de l’imagerie médicale fédérés par le SNITEM préconisent la recherche de solutions concrètes, pour améliorer le plus rapidement possible cette situation indigne de notre système de santé !”, peut-on lire dans son communiqué.
De fortes disparités régionales
Et la situation n’est pas la même partout dans l’Hexagone : “Le délai moyen pondéré par la taille de la population montre un écart de plus du simple au double (52,9 vs 21,5 jours) entre les 5 régions les moins bien équipées et les 5 régions les mieux équipées”, pointent les auteurs de l’étude. Et par rapport à l’année dernière, 12 régions ont vu les délais d’attente progresser, et 5 d’entre elles figurent parmi celles montrant les plus forts taux de mortalité due au cancer : Basse-Normandie, Champagne-Ardenne, Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, PACA.
D’autre régions inquiètent quant à elle en raison du faible équipement, inférieur à 11/million d’habitants. Il s’agit de l’Auvergne, la Bretagne, le Centre, la Picardie et Pays de la Loire. Il est “urgent de définir collectivement les outils adéquats de pilotage des ressources et des organisations, au service d’une imagerie efficiente”, concluent les auteurs.