Cancer : des bactéries intestinales amélioreraient l’efficacité des chimiothérapies
Selon une étude française confirmée sur des sujets humains, des bactéries présentes dans l'intestin favoriseraient de manière sensible l'efficacité des chimiothérapies.
Des bactéries présentes au sein de l’intestin pourraient-elle s’avérer un facteur déterminant dans l’efficacité des chimiothérapies, et plus globalement dans la guérison d’un cancer ? Une étude française récemment publiée dans la revue Immunology tendrait à répondre par l’affirmative à cette interrogation
Les chercheurs Mathias Chamaillard et Laurence Zitvogel ont sollicité 38 patients atteints d’un cancer du poumon ou de l’ovaire, des personnes dont la maladie avait atteint un stade avancé. Actu Santé .net rapporte que les traitements à base de cyclophosphamide, à l’instar des autres chimiothérapies, incluent l’apparition d’effets secondaires.
Bactéries intestinales : le cancer indirectement “attaqué’
Et les scientifiques de s’être aperçus que la pénétration de certaines bactéries dans le sang, une action découlant de l’administration de la molécule, a eu pour conséquence de provoquer une réponse immunitaire :
“Contre toute attente, cette réponse est bénéfique pour les patients car elle peut entraîner aussi la destruction des cellules tumorales. La tumeur est donc attaquée directement par le traitement de cyclophosphamide, et indirectement par cet effet ‘boostant’ des bactéries”.
Des résultats obtenus sur des souris et des humains
Les bactéries en question ont été identifiées. Il s’agit des bactéries E. hirae et B. intestinihominis dont les effets positifs s’observent par l’absorption de l’une ou de l’autre. Le résultats enregistrés par cette étude confirment de précédents travaux similaires réalisés sur des souris.
Mathias Chamaillard, directeur de recherche à l’Inserm, explique que ces conclusions représentent une base pertinente quant au renforcement des traitements existants contre le cancer : “Ces résultats nous permettent d’envisager une meilleure efficacité de ces traitements en optimisant l’utilisation des antibiotiques, mais également par la mise en place d’une supplémentation de certaines bactéries qualifiées d’onco-microbiotiques (ou de leurs principes actifs) capables de renforcer l’efficacité des anticancéreux”.
Il apparaît d’ailleurs que de notables avancées pourront être mises en œuvre dans le cadre de chimiothérapies une fois que les parties spécifiques des bactéries concernées auront été identifiées : “Si nous arrivons à répondre à cette question, nous pourrons peut-être trouver une manière d’améliorer la survie des patients traités par cette chimiothérapie en leur administrant des médicaments dérivés de ces bactéries”.