Burkina Faso : un gouvernement de transition à dominante militaire
Le gouvernement de transition a été mis en place dimanche au Burkina Faso. Les militaires y occupent quatre portefeuilles.
Le gouvernement a été désigné dimanche 23 novembre par décret, et tiendra ce lundi son premier conseil des Ministres. Sur les 26 ministères qui composent le gouvernement intérimaire, quatre postes clés reviennent finalement à des militaires.
4 postes pour des militaires
Le lieutenant colonel Zida, qui a mené les premiers temps de la transition politique après la chute de Blaise Compaoré, et nommé Premier ministre il y a tout juste une semaine, cumule désormais ce poste avec celui de ministre de la Défense. Le colonel Auguste Denise Barry, l’un de ses proches collaborateurs, récupère quant à lui l’équivalent du ministère de l’Intérieur, tandis que celui des Sports revient au colonel David Kabré. Un dernier militaire, Boubacar Ba, occupera enfin le portefeuille des Mines et de l’Energie.
Les autres ministères ont été confiés à des personnalités civiles. Aucun leader de l’opposition n’y occupe cependant de poste, les membres de l’exécutif n’ayant pas la possibilité d’être candidat aux prochaines élections.
Certaines figures de ce nouveau gouvernement de transition sont néanmoins loin de faire l’unanimité à travers le pays. L’une d’entre elles, Adama Sagnon, qui a récupéré le portefeuille de la Culture, est en effet un ancien proche du pouvoir. Procureur du Faso du temps de Blaise Compaoré, il faisait partie de l’entourage de François, le petit frère du Président déchu.
L’armée, nouvelle puissance politique
L’armée avait pris le pouvoir au Burkina Faso le 31 octobre, à la suite de l’insurrection populaire qui avait conduit au départ précipité de Blaise Compaoré, président depuis 27 ans. Le lieutenant colonel Zida avait alors été désigné chef de la transition par ses pairs, avant que les pressions internationales et populaires ne le conduisent à remettre le pouvoir aux civils, en la personne de Michel Kanfando. Après plusieurs semaines de tractations politiques cependant, force est de constater que l’armée reste une force politique importante de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, dirigé par des militaires depuis 1966.
A noter également que le lieutenant colonel Zida, qui reste l’Homme fort du pays, n’est pas n’importe quel militaire : du temps de Blaise Compaoré, le lieutenant colonel était en effet le numéro 2 de sa garde rapprochée, les RSP (Régiment de Sécurité Présidentielle).