Auvergne : une centaine de silos à grains gaulois mis au jour
Dans le Puy-de-Dôme, un immense site de stockage de céréales datant de l'Âge de Fer a été découvert. "Une découverte majeure", estime l'un des archéologues.
La découverte a eu lieu au début du mois d’août, sur le site du plateau de Corent, en Auvergne. C’est une centaine de silos servant à stocker des céréales qui ont été mis au jour. Elles datent de l’époque gauloise, et pour Matthieu Poux, professeur d’archéologie à l’université Lyon-2, “C’est le plus gros ensemble jamais trouvé en France et une découverte majeure pour la compréhension du mode de fonctionnement de l’économie gauloise, qui n’est pas du tout rudimentaire comme on pouvait le supposer il y a une centaine d’années”, a déclaré le responsable des fouilles au quotidien Le Monde.
Des silos à grains datant de l’Âge de Fer
Les quelque 120 silos datent de l’Âge de Fer (plus précisément entre 800 à 50 avant JC), et ils pourraient être encore quelques centaines à reposer dans le sol, là où un lac était jadis présent. Matthieu Poux précise le la technique des silos : “creusées dans un sol argileux, pratiquement imperméable à l’eau et à l’air, les fosses étaient remplies à ras bord de blé, orge ou seigle, puis obturées hermétiquement”. L’ancêtre de l'”emballage sous vide”, en quelque sorte.
Découverte d’un méga-site gaulois de silos à grains à Corent en Auvergne via @lemondefr > http://t.co/uwVuOWnRzt pic.twitter.com/eMDiQ1Z4iO
— Ministère CultureCom (@MinistereCC) August 14, 2015
Quant à l’utilité de ces céréales et de leur stockage, l’archéologue a quelques théories : “Elles ont peut-être été stockées là pour soutenir un siège ou à proximité d’une grande place de marché ou alors c’était un surplus exceptionnel”.
“Un système ingénieux”
Les parois des silos étaient enduites de charbon, “afin d’être utilisées plusieurs fois”. “Les fosses ont pu être creusées au début de l’âge de fer, entre 750 et 450 avant J.-C. ou bien entre 150 et 50, lorsque l’agglomération de Corent occupait tout ce plateau de 50 hectares, y compris le centre de stockage donc, ou encore entre les deux”, explique Mr Poux au Monde. Il conviendra d’attendre la datation au carbone des charbons retrouvés pour préciser la date.
En attendant, il s’agit là d’un chantier important en terme de génie civil pour les Gaulois qui vivaient ici. Un lieu pas anodin puisqu’il s’agirait de la capitale des Arvernes, non loin du champ de bataille de la célèbre bataille de Gergovie.