Atteint de la maladie de Charcot, un chef d’entreprise décide de traverser l’Atlantique
Jean d'Artigues, 52 ans, est un chef d'entreprise ayant décidé de partir traverser l'Atlantique. Signe particulier qui ne semble pas tant l'être pour le quinquagénaire : il est atteint de la maladie de Charcot.
Prendre la mer pour épouser les flots de l’Atlantique des semaines durant est une aventure à laquelle bon nombre de personnes refuseraient de participer. Jean d’Artigues, chef d’entreprise de 52 ans, n’est pourtant pas de ces gens-là, en dépit de présenter un physique a priori assez peu adapté à une traversée en mer.
Jean est en effet atteint de la maladie de Charcot, d’où sa tétraplégie. En ce samedi à la Trinité-sur-Mer (Morbihan), il embarque à bord d’un catamaran pour un voyage de six semaines allant se conclure en Martinique. Quelques heures avant son départ, franceinfo a pu s’entretenir avec le quinquagénaire.
Traversée de l’atlantique : un malade de Charcot “très excité”
Le chef d’entreprise s’avoue partagé entre la peur et l’impatience de quitter le rivage : “Je suis très excité. Ces derniers jours, j’ai eu peur de ne pas être au rendez-vous, car mon état est fragile. Mais je suis là. Je ressens un grand trac. C’est un saut dans l’inconnu pour moi et pour l’équipe.”
Si l’on se posait la question, Jean d’Artigues ne sera pas seul à bord : “Je pars avec cinq marins bénévoles. Deux sont des marins professionnels et trois sont des marins soignants. Ils vont s’occuper du bateau et de la navigation, mais aussi de moi. Ne pouvant pas gérer seul mon corps au quotidien, je vais avoir besoin d’eux.”
“Quand on a un corps immobile, on a le droit de continuer à rêver”
Quant à la raison ayant motivé ce projet, auquel ont contribué 335 donateurs à hauteur de 56.000 euros, le futur aventurier délivre une réponse désarmante : “Parce que c’est la vie. Même quand on a un corps immobile, on a le droit de continuer à rêver. Et je ne suis pas seul, si j’en crois les dizaines de bénévoles et les centaines de donateurs qui se sont réunis autour de ce projet.”
Et de rappeler la situation actuelle de la recherche sur la maladie de Charcot : “Cela fait cinq ans que je suis atteint de la maladie de Charcot. C’est une maladie neurodégénérative, qui détruit le système nerveux et qui entraîne progressivement une paralysie totale. La plus grande partie de mon corps est immobilisée. Malheureusement, c’est une maladie incurable, qui touche près de 7.000 personnes. Aujourd’hui encore, on a besoin de chercheurs, qui peuvent trouver un médicament pour la ralentir, la stopper, voire la guérir.”