Amazon encourage ses employés démotivés à partir en les payant
Amazon va lancer un programme de départ de certains de ses employés. Les plus démotivés pourront quitter l'entreprise avec de l'argent.
Jeff Bezos, patron d’Amazon, a trouvé un moyen plutôt original de couper court aux nombreuses critiques sur les conditions de travail de ses centres logistiques. Mais également pour faire face aux grèves qui éclatent régulièrement en Allemagne, par exemple.
Dans la lettre qu’il adresse une fois par an aux actionnaires, Jeff Bezos propose en effet de lancer le programme Pay to Quit (“payer contre démission”).
Le but, emprunté à sa filiale de vente en ligne de chaussures et de vêtements, Zappos, est simple : une fois par an, Amazon proposera à ses employés démotivés ou mécontents, de quitter l’entreprise contre de l’argent. La première année, la démission “rapportera” 2.000 dollars. Puis 1.000 dollars chaque année, pour atteindre un plafond de 5.000 dollars.
Pour autant, le PDG d’Amazon espère que les employés resteront, comme l’indique le nom de l’offre qui leur sera faite, Please Don’t Take This Offer (“s’il vous plait, refusez cette offre”). Et l’explique ainsi : “Le but est d’encourager les gens à prendre un moment pour réfléchir à ce qu’ils veulent vraiment. A long terme, un employé qui reste là où il ne le souhaite pas n’est ni sain pour lui, ni pour l’entreprise”.
Amazon face aux critiques sur les conditions de travail
Le géant de la vente en ligne est régulièrement critiqué quant aux conditions de travail dans ses centre de logistique, ces hangars immenses d’où partent d’innombrables produits. Ainsi, en Allemagne, des grèves éclatent régulièrement dans ces centres. Le personnel y réclame que les salaires soient augmentés et indexés sur ceux de la distribution, et non plus échelonnés sur l’univers de la logistique.
En France, peu avant Noël 2013, une ancienne employée racontait à Libération l’univers de travail dans un centre de Montélimar : les allées sans fin des hangars qui pouvaient lui faire parcourir entre 15 et 25 km par jour, la mise en concurrence exacerbée entre employés pour parvenir à signer un CDI, ou encore : “Aller aux toilettes qui se situent à l’extrémité de l’entrepôt fait dégringoler votre “prod”. Pousser son collègue pour se saisir en premier d’un chariot la fait grimper”.