Ligue 1 : sans son entraîneur Poyet, Bordeaux s’enfonce à Toulouse

Grâce à des buts d’Aaron Leya Iseka et Matthieu Dossevi, Toulouse s’est imposé dimanche au Stadium (2-1) et a plongé encore un peu plus dans le doute des Bordelais où Éric Bédouet, entraîneur intérimaire, n’a pu faire de miracle deux jours après la mise à pied de Gustavo Poyet.

Après l’orage de vendredi avec cette mise à pied temporaire, préambule à un “entretien préalable en vue d’un éventuel licenciement” -dixit le président des Girondins Stéphane Martin – vendredi prochain, Bordeaux espérait retrouver de la sérénité sur le plan du jeu. Histoire aussi d’effacer son entame manquée en L1 à domicile contre Strasbourg (2-0).

Il n’a pas été question pour Bédouet de tout révolutionner. Le pompier de service, qui a souvent réussi ses missions de sauvetage, n’a pas modifié la structure de son équipe, privée de Pablo, suspendu.

Le technicien avait juste intégré deux recrues, Sergi Palencia et Samuel Kalu, puis a fait rentrer en seconde période Jimmy Briand. La présence de l’ex-Guingampais s’est d’ailleurs avérée intéressante. Pour sa première apparition sous ses nouvelles couleurs, il a donné une passe décisive à François Kamano qui a égalisé (50).

Quant aux interrogations sur le successeur de Poyet, l’un des grands sujets de conversation au Stadium, si des noms très prestigieux, de Thierry Henry à l’ancien entraîneur girondin Laurent Blanc, ont continué de fourmiller, le mystère reste entier. Il faudra probablement attendre vendredi et la fin de la période de mise à pied pour connaitre la suite.

Poyet, quelqu’un qui aime le club

Bédouet a, lui, regretté cette affaire et la suspension de Poyet qui, selon lui, perturbe les joueurs. “Je sais juste que ce sont des choses qui ne sont pas agréables à vivre. Quand un entraîneur part comme ça, ce n’est jamais bien”, a-t-il fait valoir.

Sur la crise en elle-même entre son ex-patron et les dirigeants girondins, le technicien s’est mué en avocat: “C’est plus de la maladresse qu’autre-chose. C’est quelqu’un de charmant, très compétent et qui aime le club. C’est un dérapage comme il en existe parfois”.

Sur le terrain, côté toulousain, après la lourde défaite à Marseille (4-0), Alain Casanova avait surpris, en remaniant sa défense centrale avec l’apparition d’un jeunot, Jean-Clair Tobido, 18 ans. Le capitaine de l’équipe de Coupe Gambardella, un milieu, avait été replacé pour son premier match en L1 en défenseur. Sûrement une solution d’attente avant la titularisation prochaine de la recrue Stéphane M’Bia.

En terme de qualité, le TFC est loin du jeu de possession promis par Casanova. Et offre aussi des trous d’air, dont les Bordelais n’ont pas su profiter. Notamment à cause de l’efficace Baptiste Reynet, comme sur la frappe de Kalu (15) ou celle de Kamano (45+2).

Difficultés physiques

“On a eu des attitudes positives, notre expression collective me satisfait, mais on doit encore progresser dans certains domaines. Au final, je suis tout de même un entraîneur satisfait”, a réagi Casanova.

Les Girondins, eux, ont manqué de précision. De surcroît, ils ont semblé se ressentir physiquement de la succession des matches de l’Europa League, dont le dernier jeudi contre les Ukrainiens de Marioupol (2-1).

“Beaucoup de choses n’ont pas fonctionné. C’est normal. Quand on a eu la possibilité de tuer le match, en première mi-temps, on aurait dû le faire. On ne l’a pas fait et on s’est fait punir”, a aussi regretté Bédouet.

Toulouse a fait la différence grâce à un magnifique but de Leya Liseka, une frappe de 25 m qui a lobé Costil avancé (44). Plus tard, Max-Alain Gradel, l’homme orchestre du TFC, a donné à Dossevi, lequel a pu du droit (67) se rattraper d’un but tout fait mais manqué en première période (16e).