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Michel Houellebecq revient avec un livre sombre et poignant

Actualité > Michel Houellebecq revient avec un livre sombre et poignant
Par Alain JEAN-ROBERT,  publié le 20 décembre 2018 à 15h33.
 4 minutes

Michel Houellebecq, l’écrivain français parmi les plus connus et traduits à l’étranger, fait son retour dans les librairies avec “Sérotonine”, livre-événement de la rentrée littéraire d’hiver, un ouvrage crépusculaire qui semble avoir anticipé la révolte des “gilets jaunes”.

Le nouveau roman de l’auteur des “Particules élémentaires” sortira le 4 janvier. L’éditeur avait demandé “très solennellement” aux médias de respecter un embargo total sur le contenu du livre jusqu’au 27 décembre, mais deux hebdomadaires ne l’ont pas respecté.

Septième roman de Michel Houellebecq et premier livre publié par l’écrivain depuis le polémique “Soumission”, paru il y a quatre ans (le jour même de l’attaque contre Charlie Hebdo), “Sérotonine” est assurément l’un des livres les plus poignants de Michel Houellebecq.

Le narrateur, Florent-Claude Labrouste, 46 ans, est un homme au bout du rouleau. Dépressif, inconsolable de ses amours perdues à jamais, il ne survit que grâce à un antidépresseur, le Captorix, basé sur la sérotonine, l’hormone dite “du bonheur”. Le Captorix “se montra d’emblée d’une efficacité surprenante, permettant aux patients d’intégrer avec une aisance nouvelle les rites majeurs d’une vie normale au sein d’une société évoluée (…) sans nullement favoriser, contrairement aux antidépresseurs de la génération précédente, les tendances au suicide ou à l’automutilation”, prévient d’emblée le narrateur.

“Les effets secondaires indésirables les plus fréquemment observés du Captorix étaient les nausées, la disparition de la libido, l’impuissance… Je n’avais jamais souffert de nausées”.

On ne peut être plus clair. Aucune molécule ne parviendra jamais à nous sauver d’un monde déshumanisé où la logique marchande est reine.

“On ne gagnera pas”

Toujours fin et parfois cruel observateur de notre société – comme lorsqu’il nous parle des plus populaires émissions de télévision -, Michel Houellebecq semble avoir anticipé dans son roman la révolte des “gilets jaunes” en décrivant avec une précision inouïe le blocage d’une autoroute par des éleveurs en colère.

Accusé parfois de cynisme, l’écrivain est plein d’empathie quand il décrit le désespoir d’éleveurs laitiers acculés à une fuite en avant.

“De temps en temps on ferme une usine, on délocalise une unité de production, mettons qu’il y a 70 ouvriers de virés (…) il y a un piquet de grève, ils font brûler des pneus… Là, tous les ans, tu as des centaines d’agriculteurs qui mettent la clef sous la porte ou qui se tirent une balle”, explique le narrateur, agronome de formation, à son ami (le seul ?), producteur laitier aux abois.

“Le nombre d’agriculteurs a énormément baissé depuis cinquante ans en France mais il n’a pas encore suffisamment baissé”, poursuit le héros qui épouse les thèses anti-européennes et anti-libérales de Michel Houellebecq. “Il faut encore le diviser par deux ou trois pour arriver aux standards européens, aux standards du Danemark ou de la Hollande”, dit-il. “Ce qui se passe en ce moment avec l’agriculture en France, c’est un énorme plan social, le plus gros plan social à l’œuvre à l’heure actuelle, mais c’est un plan social secret, invisible, où les gens disparaissent individuellement, dans leur coin, sans jamais donner matière à un sujet pour BFM”.

Il n’y a pas d’issue, insiste le narrateur. “Une fois qu’on sera aux standards européens, on n’aura toujours pas gagné, on sera même au seuil de la défaite définitive, parce que là on sera vraiment en contact avec le marché mondial et la bataille de la production mondiale on ne la gagnera pas”, explique-t-il avec pessimisme ou lucidité selon le point de vue de chacun.

Le blocage de l’autoroute dont Florent-Claude Labrouste sera le témoin impuissant vire au drame. Dès lors, même une dose augmentée de Captorix ne pourra rien changer. On assiste impuissant à la réclusion volontaire du narrateur.

Peut-on mourir de chagrin ? Que reste-t-il pour nous sauver ? sont quelques-unes des questions que pose Michel Houellebecq dans ce livre crépusculaire, parfois pornographique, mais, au bout du compte, éminemment romantique et dont on achève la lecture bouleversé.

Il bénéficiera d’un tirage exceptionnel de 320.000 exemplaires, plus qu’aucun autre roman de la rentrée d’hiver, a annoncé son éditeur Flammarion.

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