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La ville américaine de Portland, sanctuaire improbable pour migrants africains

International > États-Unis > Migrants > Réfugiés > La ville américaine de Portland, sanctuaire improbable pour migrants africains
Par Catherine TRIOMPHE,  publié le 30 juin 2019 à 7h47.
 5 minutes

Les Wayemala, originaires de Kinshasa, avaient entendu parler de Portland quand ils vivaient au Brésil, où ils étaient arrivés en 2016. Les Muenda se sont vu souffler le nom de cette petite ville de l’Etat américain du Maine par une connaissance d’Afrique du Sud, où cette famille congolaise s’était exilée en 2003.

Comme eux, près de 300 migrants congolais et angolais ont choisi ces derniers mois de traverser la moitié du globe pour rallier Portland, à 3.500 km au nord de la frontière américano-mexicaine. Se joignant au flot de milliers de migrants hispaniques qui, en bus et à pied, bravent la politique migratoire restrictive de l’administration Trump.

Dotée d’un généreux programme de soutien aux demandeurs d’asile, la ville portuaire de 67.000 habitants est devenue, avec l’aide du bouche-à-oreille et des réseaux sociaux aidant, un nouveau sanctuaire sur la carte des flux migratoires de la planète.

Trente-neuf Africains ont atteint le Maine le 9 juin, en bus, depuis San Antonio. Le même jour, la mairie de cette ville texane prévenait Portland de l’arrivée prochaine de plusieurs centaines d’autres.

Portland s’est activée: la municipalité a transformé son principal gymnase en centre d’accueil, apporté des centaines de lits pliants, trouvé du personnel pour servir les repas et procéder aux vaccinations. Avocats et interprètes bénévoles de français, portugais et lingala ont été mobilisés.

La population de cet Etat majoritairement démocrate a voulu contribuer: un hangar s’est rempli de sacs de vêtements, chaussures, jouets. La ville a reçu plus de 500.000 dollars de dons, dont 40.000 dollars de l’écrivain maître de l’horreur Stephen King, natif de Portland, et de sa femme.

Après deux tentatives d’exil depuis 2015, en Angola puis au Brésil, où leur fille Melissa est née en 2017, Teresa Wayemala et son mari Arthur se sont enfin sentis “bien reçus, bien accueillis”.

“Perdu patience”

Elle raconte rapidement, d’une voix douce qui peine à s’élever au-dessus des cris de dizaines d’enfants, leurs quelque trois mois de périple depuis une favela de Sao Paulo jusqu’à la frontière américaine. Plus de 8.000 kilomètres en compagnie d’autres migrants.

Assise sur son lit pliant, biberonnant Melissa, elle énumère les pays traversés, essentiellement en bus: Pérou, Equateur, Colombie, Panama, Costa Rica, Nicaragua, Honduras, Guatemala…

Elle évoque deux épisodes particulièrement pénibles: la traversée à pied de la forêt de Darien, barrière naturelle à la frontière Colombie-Panama, connue pour ses bandits et animaux sauvages, où de nombreux migrants ont péri.

Puis l’arrivée à la frontière sud des Etats-Unis, mi-avril: ils rejoignent plusieurs milliers de personnes attendant désespérément de faire leur demande d’asile, en vertu d’une politique controversée de l’administration Trump, qui organise ces dépôts au compte-gouttes.

Dormant dehors, mendiant pour manger, six semaines durant, “on a perdu patience”, confie-t-elle.

Au risque de nuire à leur future demande d’asile, ils traversent illégalement le fleuve frontalier Rio Grande. Melissa sur le dos. “De l’eau jusqu’à la poitrine”.

Ikoko Baseke, un Congolais de 43 ans ayant quitté Kinshasa pour Sao Paulo en janvier, fait un récit quasiment identique de son périple jusqu’au Rio Grande.

Casse-tête

Des agents américains les attendent sur l’autre rive, au Texas. Les Wayemala sont enfermés six jours, le temps d’être enregistrés et d’avoir une date de comparution au tribunal. Puis ils repartent, munis de billets de bus fournis par des bénévoles, direction Portland.

Ils espèrent désormais que les restrictions américaines ne les empêcheront pas d’obtenir l’asile, et de se poser enfin.

“On s’est déjà beaucoup promenés (…) J’ai besoin de me reposer”, dit Mme Wayemala.

Un nombre inconnu d’Africains, inquiets, sont partis vers le Canada, qui maintient une politique d’ouverture aux migrants.

Portland gère au mieux les nouveaux arrivants mais s’inquiète aussi.

La ville espère l’aide des communes alentour et de la gouverneure du Maine Janet Mills, venue visiter le gymnase mi-juin, mais n’a rien reçu encore, explique Jessica Grondin, porte-parole de la mairie.

Le programme municipal de soutien aux demandeurs d’asile accorde actuellement 1.500 dollars par mois et par famille, en attendant qu’ils bénéficient, après six à douze mois, du programme d’assistance de l’Etat.

La combinaison “unique” de ces deux programmes est probablement à l’origine de la réputation internationale de Portland, suggère Mme Grondin.

Mais le programme municipal était doté jusqu’ici de 200.000 dollars de budget annuel. Avec environ 70 familles nouvellement arrivées, il faudrait prévoir 1,2 million pour l’an prochain, calcule-t-elle. “Nous sommes accueillants et nous voulons continuer à l’être mais il y a un moment où vous vous dites: quelle est la capacité, quel est le poids financier que nous pouvons assumer?”

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