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Evtouchenko, poète non-conformiste et soutien du régime soviétique

International > Russie > Evtouchenko, poète non-conformiste et soutien du régime soviétique
Par Nicolas MILETITCH,  publié le 2 avril 2017 à 8h00.
 4 minutes

Le poète Evgueni Evtouchenko, mort samedi à 84 ans, a été un symbole du non-conformisme pendant le court dégel post-stalinien de Nikita Khrouchtchev au début des années 1960, avant de devenir un soutien loyal du régime jusqu’à la chute de l’URSS.

“Evtouchenko était une légende (…), qui vivait selon sa propre formule: un poète en Russie, c’est plus qu’un poète”, estime Natalia Soljenitsyne, veuve de l’écrivain et dissident russe Alexandre Soljenitsyne.

Né le 18 juillet 1933 dans la région d’Irkoutsk, en Sibérie, Evtouchenko publie ses premiers poèmes à 20 ans. Rapidement, il connaît une grande popularité en URSS, où sa liberté de ton et son non-conformisme tranche avec les normes jusqu’alors admises dans la littérature de l’époque stalinienne.

Il devient alors à la fois le symbole d’une génération qui rêve de se débarrasser du stalinisme et un instrument de la propagande du Kremlin. En 1962, son poème “Les héritiers de Staline” est publié par la Pravda, organe central du parti communiste de l’URSS, dans le cadre de la campagne antistalinienne lancée alors par Nikita Khrouchtchev.

La même année, l’agence soviétique TASS publie son poème “Les idées léninistes vivent et triomphent”, qui célèbre le premier vol dans l’espace de Iouri Gagarine.

Dans l’un de ses poèmes les plus audacieux, Evtouchenko dénonce l’antisémitisme en URSS –un thème alors tabou– et l’absence de monument à la mémoire des Juifs massacrés par les nazis à Babyi-Yar, près de Kiev.

Publié dans la presse officielle, ce poème est néanmoins critiqué en 1962 par le parti communiste, signe de divergences sur le sujet au sein des instances dirigeantes. Evtouchenko écrit alors une nouvelle version de son poème pour se mettre en conformité avec la ligne du Parti.

A plusieurs reprises, Evtouchenko reviendra ainsi dans le droit chemin, faisant son autocritique dans la presse ou devant le Parti, après avoir été critiqué par les autorités.

En 1968, dans une lettre envoyée au Kremlin, il proteste contre l’intervention des chars soviétiques en Tchécoslovaquie. Tancé par les autorités, il revient quelques jours plus tard à une position tout à fait loyale.

“Jamais péché par excès de courage”

Evtouchenko, dont les oeuvres ont été traduites dans de nombreuses langues, n’a jamais caché aimer les honneurs et la gloire. A l’époque de l’URSS, quand le pays était fermé et les contacts avec l’étranger quasiment impossibles, il a bénéficié de privilèges extraordinaires : il a voyagé dans le monde entier, a été autorisé à épouser une étrangère (sa traductrice britannique), vivait sur un grand pied à Moscou et possédait des voitures de luxe.

Apprécié par de nombreux Soviétiques pour sa poésie lyrique, Evtouchenko s’est montré un fidèle soutien du Kremlin, que ce soit à l’époque de Khrouchtchev, de Léonid Brejnev ou de ses successeurs, multipliant les poèmes sur les usines de tracteurs, la construction des barrages, la conquête de l’espace et les plans quinquennaux.

Nombreux sont ceux qui lui reprochaient surtout d’avoir défendu à l’étranger la thèse officielle sur les droits de l’homme en URSS.

“C’est le poète officiel de tous les dégels fictifs”, affirmait l’opposant et ancien prisonnier politique Vladimir Boukovsky, en assurant notamment que ses voyages à l’étranger servaient la propagande soviétique.

Lors d’un voyage à Mexico en 1968, Evtouchenko s’en est ainsi pris aux écrivains Iouli Daniel et Andreï Siniavky, qu’il accusait d’avoir “donné des armes aux ennemis de l’Union soviétique”. Les deux hommes purgeaient alors une peine de plusieurs années de camp, leur seul crime étant d’avoir fait publier leurs oeuvres littéraires en Occident.

En 1983, dans une interview à la presse française, il affirma qu’il n’y avait pas de prisonniers politiques en URSS. La même année, il est décoré par le numéro un soviétique Léonid Brejnev de l’Ordre du Drapeau rouge.

“Sa fonction, c’est d’induire en erreur les étrangers”, disait de lui Nadejda Mandelstam, veuve du poète Ossip Mandelstam mort dans les camps staliniens.

“On me dit que je suis courageux. Ce n’est pas vrai, je n’ai jamais péché par excès de courage. Je n’ai pas essayé de réformer le monde”, a écrit Evtouchenko dans un poème en forme d’aveu.

Evtouchenko vivait depuis une vingtaine d’années aux Etats-Unis. Il donnait des cours ces dernières années à l’Université de Tulsa, dans l’Oklahoma.

A quelques jours de sa mort, il a demandé à être enterré à Peredelkino, près de Moscou, “non loin du tombeau de Boris Pasternak”.

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