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En Syrie, une poignée d’irréductibles pour préserver des norias historiques

International > Agriculture > Syrie > En Syrie, une poignée d’irréductibles pour préserver des norias historiques
Par Maher AL MOUNES,  publié le 7 juillet 2020 à 19h01.
 3 minutes

Marteau et pied-de-biche en main, Mohamed Soltan et ses collègues réparent une gigantesque noria vermoulue sur les bords de l'Oronte. En Syrie, ces ouvriers font partie des derniers irréductibles capables d'assurer l'entretien des roues à eau qui font la fierté de Hama.

Développées il y a plusieurs siècles pour irriguer à l’ère médiévale les jardins de Hama et apporter de l’eau aux hammams, mosquées et puits de la ville, les norias constituent aujourd’hui une attraction incontournable.

Elles sont, d’après l’Unesco, “uniques non seulement en Syrie mais probablement dans le monde entier”.

Dans un pays ravagé par la guerre depuis 2011, la vingtaine de machines hydrauliques qui puisent l’eau de l’Oronte dans le centre syrien ont parfois pâti du manque d’entretien. Les solides poutres en bois ont aussi pu souffrir de pillages ou d’incendies.

“C’est notre devoir de les ramener à la vie”, confie M. Soltan, 52 ans, la sueur perlant au front, tapant au marteau pour caler un tenon dans le bois de la Muhammadia.

Avec un diamètre de 22 mètres, la Muhammadia est la plus grande des norias de Hama et la plus anciennement datée (1361).

“Les norias sont l’âme de Hama. Sans elles, la ville serait morte”, poursuit non sans lyrisme cet employé municipal aux cheveux poivre et sel.

Non loin de là, des flâneurs posent pour une photo souvenir devant les imposantes roues en bois sombre. Des nuées d’enfants nagent dans le fleuve.

“Valeur symbolique”

Si la ville de Hama a été globalement épargnée par le conflit, certaines zones de la province ont été le théâtre de combats. En raison des aléas de la guerre, dix des 25 norias sont toujours à l’arrêt.

“Quand je travaille avec des collègues à la réparation de norias, j’ai l’impression d’apporter quelque chose à ma ville”, indique M. Soltan, à son poste depuis 22 ans.

“J’oublie toute ma fatigue quand une roue se remet à tourner.”

Le mécanisme simple mais antique permet, grâce à des petits seaux fixés sur la roue, de récolter de l’eau pour la verser dans un bassin ou un aqueduc en vue de sa distribution.

Les roues de Hama remontent à l’époque médiévale, mais elles pourraient même être bien plus anciennes: une noria similaire apparaît déjà sur une mosaïque datant de 469 avant J.-C., indique l’Unesco sur son site internet.

Aujourd’hui, les machines hydrauliques n’ont plus d’utilité. Elles restent une fierté du patrimoine populaire syrien et figurent sur certains billets de banque.

“Nous accordons toujours beaucoup d’intérêt à l’entretien et à la réparation de ces vestiges historiques, en raison de leur valeur symbolique”, assure le chef de la municipalité de Hama, Adnane Tayyar.

“Personne ne peut visiter Hama sans aller saluer les norias”, s’enorgueillit-il.

Disparition du savoir faire

Toutefois, les difficultés existent. Il y a surtout “le manque criant de personnel maîtrisant le savoir-faire et l’entretien des norias”, explique Ahd Sabaa al-Arab, qui dirige l’Autorité chargée des roues à eau.

“Ce n’est pas non plus une tâche facile d’obtenir certains types de bois, à cause du manque de matières premières et de la hausse des prix”, souligne-t-il.

Ainsi le nombre de travailleurs spécialisés dans l’entretien des norias est passé de 35 à neuf aujourd’hui: les autres sont morts ou ont pris la route de l’exil durant les années de guerre.

“Les norias pour Hama, c’est comme une colonne vertébrale”, lance Ismaïl, un autre employé municipal.

Agrippé à la Muhammadia pour y fixer une planche, le quinquagénaire évoque l’épineux problème de la transmission du savoir-faire, un “travail manuel” qui suscite de moins en moins d’engouement parmi les jeunes générations.

“Notre profession est héritée de nos pères, mais nous ne pouvons pas la transmettre à nos enfants”, déplore-t-il.

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