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En Afrique du Sud, les cimetières débordent

International > Afrique > En Afrique du Sud, les cimetières débordent
Par Susan NJANJI,  publié le 8 décembre 2018 à 9h55.
 5 minutes

C’est une scène devenue familière dans les cimetières d’Afrique du Sud. La population n’en finit pas de croître et la place manque. Alors les fossoyeurs n’ont pas d’autre choix que d’y inhumer les morts dans les tombes existantes.

Dans les cimetières de la plus grande ville du pays Johannesburg, 45 à 60 sépultures sont ainsi rouvertes chaque semaine. Les autorités locales s’en inquiètent, au point d’envisager de rendre les incinérations obligatoires.

“Nos cimetières étouffent. C’est le résultat des très forts mouvements de population, aussi bien internes qu’externes, qui affectent Johannesburg”, constate, fataliste, Reggie Moloi, responsable municipal du secteur.

La situation des autres grandes villes n’est guère plus enviable. Sur les rives de l’océan Indien, Durban (nord-est) a tiré la sonnette d’alarme de la surpopulation funéraire il y a déjà une dizaine d’années.

Au début des années 1990, les violences politiques qui ont accompagné la transition de l’apartheid à la démocratie et les ravages de l’épidémie de sida ont considérablement accru la mortalité dans la capitale de la province du KwaZulu Natal.

“Nous avions alors constaté que les cimetières se remplissaient très vite et que (…) nous allions manquer rapidement de place”, se souvient Thembinkosi Ngcobo, responsable des parcs pour la municipalité d’eThekwini, qui inclut Durban.

Les craintes se sont depuis confirmées. Et les familles de l’agglomération sont menacées de se voir fermer la porte des cimetières municipaux au nez.

“Nous sommes confrontés à un sérieux problème”, résume, inquiet, Thembinkosi Ngcobo.

“Des cimetières pleins”

Des plaques du souvenir ornent le mur du crematorium du cimetière d&#8217;Avalon, à Soweto, le 15 novembre 2018.<br />

Des plaques du souvenir ornent le mur du crematorium du cimetière d’Avalon, à Soweto, le 15 novembre 2018.

“La situation est grave et difficile à comprendre par le citoyen moyen et les décideurs qui, à la vue des grands espaces inoccupés de notre pays, présument que nous disposons encore de beaucoup de place”, abonde Denis Ing, vice-président de l’Association sud-africaine des cimetières.

La crise a forcé les autorités locales à réfléchir en urgence à des alternatives innovantes.

Le recyclage des tombes anciennes en est une, la crémation une autre. Mais cette dernière solution se heurte aux réticences d’une population encore très attachée à ses traditions.

Dans le quartier de Roodeport, à Johannesburg, la famille Sipamla a fait le choix d’enterrer la grand-mère Caroline, 87 ans, dans la même sépulture que son fils.

“Les cimetières sont complètement pleins”, constate, elle aussi, la fille de la défunte, Puleng Sipamla. “Il nous a semblé plus facile et surtout bien moins cher de rouvrir la tombe (de son frère) que d’en faire creuser une autre”.

Caroline avait explicitement refusé d’être incinérée. “Elle a été très clair”, se souvient sa petite-fille Zoleka Sipamla, “elle avait aussi dit +vous pouvez m’enterrer sur mon fils+”.

Le révérend Harold Ginya, de l’Eglise de Nazareth, recommande sans détour la même solution à ses ouailles.

“C’est clairement ce qu’on préfère. Personne ne viendra jamais se plaindre en disant +vous êtes au-dessus de moi+”, fait remarquer benoitement l’ecclésiastique. “Et puis surtout, on ne croit pas en l’incinération”.

Nombre de Sud-Africains partagent son opinion. Spécialement parmi les plus “anciens”, qui associent encore volontiers l’image du feu à celle de l’enfer.

“Pas d’autre choix”

La chapelle hindoue du crematorium du cimetière d&#8217;Avalon, à Soweto, le 15 novembre 2018.<br />

La chapelle hindoue du crematorium du cimetière d’Avalon, à Soweto, le 15 novembre 2018.

“Les gens nous disent souvent +pourquoi enverrais-je en enfer celui que j’aime ?+”, rapporte Reggie Moloi.

D’autres refusent l’incinération car ils sont persuadés que seul un corps complet peut rejoindre l’au-delà.

“La crémation leur est culturellement inimaginable car ils croient en l’importance du corps humain, à son pouvoir”, note l’anthropologiste Casey Golomski, de l’université du New Hampshire (Etats-Unis).

“Ils veulent donc à tout prix éviter la crémation”, ajoute ce spécialiste des coutumes dans l’eSwatini (ex-Swaziland).

De fait, très peu de Noirs sont incinérés à Durban. Un seul en moyenne chaque semaine, contre plusieurs dizaines d’enterrements traditionnels, selon les autorités.

Pour s’affranchir des réticences qu’elle suscite, “il serait peut-être utile que l’on explique aux gens pourquoi ils doivent choisir l’incinération”, suggère la jeune Zoleka Sipamla. “On peut simplement leur dire que l’espace n’est pas infini”.

Que l’on soit pour ou contre, la crémation risque bientôt de s’imposer à tous.

Un fossoyeur creuse une tombe au cimetière d&#8217;Avalon de Soweto, le 15 novembre 2018 à Johannesburg.<br />

Un fossoyeur creuse une tombe au cimetière d’Avalon de Soweto, le 15 novembre 2018 à Johannesburg.

A l’heure où le gouvernement sud-africain souhaite relancer la redistribution des terres au profit de la majorité noire spoliée sous l’apartheid, la pression foncière est telle que les cimetières ne seront sûrement pas servis les premiers.

Certaines municipalités agitent donc publiquement l’idée de rendre l’incinération obligatoire.

“Il y a un moment où les habitants de Johannesburg n’auront pas d’autre choix que le crématorium ou la réutilisation des tombes existantes”, prévient Reggie Moloi, “la pression immobilière est telle que nous pouvons plus attribuer de terres aux cimetières”.

sn-pa/jlb

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