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A Dunkerque, l’inlassable combat des “veuves de l’amiante” pour un procès pénal

Actualité > Nord > Hauts-de-France > Dunkerque > A Dunkerque, l’inlassable combat des “veuves de l’amiante” pour un procès pénal
Par Zoé LEROY,  publié le 11 août 2017 à 9h16, modifié le 11 août 2017 à 9h32.
 4 minutes

Ouvriers dans la sidérurgie ou sur un chantier naval pendant des dizaines d’années, ils ont été “empoisonnés par l’amiante”. A Dunkerque (Nord), leurs veuves se battent, inlassablement, pour qu’un jour, en France, se tienne un procès pénal pour “homicides involontaires des responsables”.

Dans le fond d’une pièce de l’Association régionale de défense des victimes de l’amiante (Ardeva), à Dunkerque, posés contre le mur, les portraits de leurs maris disparus collés sur des pancartes. Les “veuves de l’amiante” les ont brandis des dizaines de fois lors de marches silencieuses autour du palais de justice pour réclamer ce procès.

Parmi elles, Ginette Handtschoewercker, l’une des premières. Lucien, son mari, a commencé à travailler à 14 ans comme pontonnier à Ascométal. “Il est décédé à 58 ans, en 1994, d’un cancer du poumon après 15 ans d’opérations, de souffrance, qui ont gâché notre vie”, raconte-t-elle.

“C’est l’hôpital qui m’a annoncé le lien possible entre sa maladie et l’amiante”, ce matériau isolant bon marché très largement utilisé dans de nombreux secteurs de l’industrie et du BTP jusqu’à son interdiction complète en 1997. “C’est la première fois que j’entendais ce mot”.

A ses côtés, Rosalba Chelkowski, dont le mari, Jean, a travaillé 42 ans comme électromécanicien dans la sidérurgie à Arcelor Mittal.

“Il a pris sa retraite en juillet, six mois plus tard, il était en chimio. Il est mort l’année d’après. Quelle retraite on a eu ? Rien. Les enfants avaient fini leurs études, on avait terminé la maison, on pouvait être heureux, mais on n’a rien pu partager”, dit-elle.

“Répugnée” qu’on veuille “remplacer son mari par de l’argent”, elle met deux ans à entreprendre les démarches pour obtenir la reconnaissance de sa maladie comme étant liée à l’amiante et bénéficier ainsi d’une indemnisation par le biais du Fiva (Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante).

“J’ai fini par le faire quand l’un de ses anciens chefs m’a assurée qu’il n’y avait pas d’amiante là où travaillait Jean: de la douleur, je suis passée à la colère”, raconte Mme Chelkowski.

– ‘Vies sacrifiées’-

“Je préférerais voir les responsables en prison plutôt que de toucher de l’argent !” s’emporte Chantal Pakosz, dont le mari est mort d’un mésothéliome, le cancer de l’amiante.

Selon les autorités sanitaires, l’exposition à l’amiante pourrait provoquer jusqu’à 100.000 décès d’ici à 2025.

“Les responsables de ces milliers de morts, qui ont fait du profit sur la vie de nos maris, qui ont sacrifié nos vies, doivent payer”, lâche Marjorie Le Veziel. Son mari, Serge, est également décédé à 53 ans d’un mésothéliome après avoir travaillé sur les chantiers navals de Dunkerque (Normed).

L’association Ardeva, à Dunkerque, compte 2.660 membres, des victimes de l’amiante, des veuves, mais aussi des veufs: “Beaucoup de femmes sont mortes en nettoyant les bleus de travail de leurs maris”, explique Pierre Pluta, 71 ans, président de l’association régionale, qui affirme que “684 membres de l’association sont décédés à cause de l’amiante” depuis sa création en 1996.

Alors, M. Pluta multiplie les procédures avec les victimes et leurs proches pour que se tienne un jour un procès pénal. Car si plusieurs employeurs ont été condamnés devant les tribunaux des affaires de la sécurité sociale pour “faute inexcusable”, sur le volet pénal, depuis la première plainte en 1996 pour “homicides et blessures involontaires”, aucun procès n’a eu lieu en France.

Et le 13 juin, ce fut un nouveau coup dur: le parquet de Paris a demandé la fin des investigations dans une vingtaine d’enquêtes pénales, dont celle de la Normed, considérant qu’il était impossible de déterminer avec certitude quand les victimes ont été intoxiquées.

Il s’agit “d’un mépris des victimes”, pour Pierre Pluta, pour qui, “si un non-lieu est prononcé, cela reviendrait à délivrer aux responsables un +permis de tuer+”.

Dans le cas de la Normed, la justice doit se prononcer le 15 septembre sur les mises en examen de plusieurs protagonistes.

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