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Nouvelle-Calédonie : le monde économique ne croit pas à l’indépendance

Économie > Chine > Outremer > Référendum > Nouvelle-Calédonie : le monde économique ne croit pas à l’indépendance
Par Claudine WERY et Cécile AZZARO,  publié le 31 octobre 2018 à 12h07, modifié le 31 octobre 2018 à 12h08.
 4 minutes

A quatre jours du référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, les chefs d’entreprises sont plus inquiets de la situation “morose”, de la chute des cours du nickel et des appétits chinois dans la région, que d’un risque imminent de rupture avec la France.

“Je ne pense pas que le oui va passer”, pense comme d’autres Benjamin Morlat, 28 ans, dans son atelier de menuiserie où il emploie trois personnes à Ducos. “Le 5 novembre on ira travailler comme d’habitude”, assure-t-il, les sondages donnant la victoire du “non” à l’indépendance dimanche.

“L’indépendance n’est pas un sujet de conversation des chefs d’entreprises. Aujourd’hui le sujet majeur c’est de savoir comment on remplit nos cahiers de commandes, comment on garde nos salariés”, explique Chérifa Linossier, présidente de la Confédération des PME (CGPME) de Nouvelle-Calédonie.

“La situation est morose”, constate-t-elle, évoquant la forte hausse des non-renouvellements de CDD, le manque de stratégie de développement économique du gouvernement calédonien et la récente entrée en vigueur d’une TVA locale à cinq taux qui “sème la pagaille” dans les entreprises.

“On a hâte que cette échéance électorale se passe. Elle a gelé les investissements et les intentions des chefs d’entreprises, qui n’ont plus de visibilité”, abonde Daniel Ochida, président du Medef Nouvelle-Calédonie.

Il souligne que “dans certains secteurs d’activité, on craint, en cas d’indépendance, l’arrêt des subventions de la France”, qui représentent 13% du PIB (1,3 milliard d’euros). Selon lui, “la plupart des chefs d’entreprises souhaitent qu’on continue avec la France, pour ne pas bouleverser l’économie”.

Après plusieurs années d’euphorie économique, exaltée par la construction de deux usines de nickel, l’économie calédonienne est en berne depuis 2012, en raison notamment de l’effondrement des cours et du ralentissement de la commande publique. Ce repli a mis en lumière l’extrême dépendance de la Nouvelle-Calédonie à son industrie minière, qui représente 20% de ses emplois directs et indirects et 90% de ses exportations.

Les cours du nickel ont été divisés par deux entre 2011 et 2016, piétinant aujourd’hui autour des 12.000 euros la tonne. Si en 2007, le nickel a rapporté 200 millions d’euros aux caisses du territoire, ce chiffre est depuis tombé à zéro.

“Menace” chinoise

Pour Catherine Ris, professeur d’économie à l’université de Nouvelle-Calédonie, “on n’est pas sorti de la mono-industrie du nickel. Au contraire on s’est spécialisé davantage dans cette activité”.

Elle souligne que comparés aux autres territoires ultramarins, la Nouvelle-Calédonie dispose d’un tissu développé de PME, mais elle pointe du doigt une économie “imprégnée d’une grande dépendance aux subventions publiques”.

Patron d’une entreprise de BTP, un secteur concerné au premier chef, Daniel Ochida affirme que le bâtiment a perdu 2.500 emplois depuis 3-4 ans et que la tendance va se poursuivre. Selon le Medef, le BTP a besoin de 80 à 90 milliards de travaux par an, mais seulement 20 milliards seraient prévus en 2019.

Même s’il ne croit pas à une victoire de l’indépendance dimanche, il redoute les appétits de la Chine, hégémonique dans la région selon les termes employés par Emmanuel Macron lors de sa visite en mai, qui s’implante dans la région et qui a notamment largement investi au Vanunatu voisin.

“Ce n’est pas une menace à prendre à la légère”, estime Daniel Ochida. “La Chine a la Nouvelle-Calédonie dans son viseur pour ses réserves de nickel”, qui représentent un quart des ressources mondiales d’“or vert”.

Chérifa Linossier partage ses craintes. “C’est une guerre commerciale. Même avec la France et l’Europe je ne pense pas que l’on soit armé face à une Chine qui investit chaque année 3.000 milliards de dollars dans le Pacifique”.

“Il y a un côté pervers dans l’intervention de la Chine qui n’octroie pas des financements ou des subventions comme les bailleurs de fonds habituels (Australie, UE, France), mais les place sous sa coupe avec des prêts généreux”, dénonce un haut fonctionnaire spécialiste de la région.

Par ce biais, dit-il, Pékin tente de récupérer les voix des micro-états du Pacifique à l’ONU pour limiter la reconnaissance de Taïwan sur la scène internationale.

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