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L’Irak, première victime collatérale des sanctions contre l’Iran

Économie > États-Unis > Iran > Irak > L’Irak, première victime collatérale des sanctions contre l’Iran
Par Ammar KARIM et Salam FARAJ,  publié le 8 août 2018 à 16h36, modifié le 8 août 2018 à 16h37.
 4 minutes

Pris en tenaille entre ses deux alliés américain et iranien, l’Irak est la première victime des sanctions de Washington contre son grand voisin qui pourraient le priver de biens vitaux et même de milliers d’emplois.

Le pays est déjà englué depuis un mois dans un mouvement de contestation sociale dénonçant le marasme économique, les pénuries chroniques d’électricité, le chômage galopant et l’incurie de la classe politique, au moment où la sécheresse a réduit les recettes agricoles à peau de chagrin.

Il s’apprête maintenant à encaisser un coup plus dur encore pour son économie rendue déjà exsangue par l’effort de guerre contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et la corruption: la perte de son deuxième importateur, l’Iran.

En 2017, l’Irak a déboursé environ 6,6 milliards de dollars (5,7 milliards d’euros) pour importer d’Iran des biens de consommation aussi variés que des tomates, des ventilateurs, des couvertures ou des voitures.

5.000 emplois en suspens

Pour Ali Ajlane, qui vend de l’électroménager dans une rue commerçante de Bagdad, “80% des produits sur le marché sont iraniens, donc si la frontière ferme, ce sera la crise pour nous”.

Abbas Moukhaylef, qui lui aussi importe des produits électroniques d’Iran ne peut même pas imaginer où il pourrait s’approvisionner sans la République islamique.

“Nous importons chaque année entre 200.000 et 300.000 conteneurs de rafraîchisseurs d’air” d’Iran, cite-t-il en exemple et “nous dépendons de l’Iran dans la plupart des domaines”.

Pour les clients, les produits iraniens ont un avantage crucial: ce sont les moins chers du marché.

Pour les produits finis, les importations, en dollars, ont déjà cessé, comme s’y est engagé le Premier ministre Haider al-Abadi, qui a toutefois souligné le faire à contrecoeur.

“Pour nous conformer aux sanctions américaines, nous avons cessé d’importer des voitures iraniennes”, les plus nombreuses dans les interminables embouteillages de Bagdad ou des autres villes du pays, indique ainsi un haut responsable d’une entreprise d’importation automobile.

Mais, poursuit-il sous le couvert de l’anonymat, “le gouvernement a demandé une dérogation aux Américains pour obtenir d’importer des pièces nécessaires à la production de véhicules”. En attendant cette autorisation, toutes les lignes de production sont à l’arrêt en Irak et “5.000 employés ne savent pas s’ils vont conserver leur travail”, prévient-il.

A ces échanges commerciaux –quasiment à sens unique puisque l’Iran n’a importé en 2017 que pour 77 millions de dollars (66 millions d’euros) de produits irakiens–, s’ajoutent d’autres recettes et sources d’emploi, note Mouzhar Mohammed Salah, conseiller économique de M. Abadi.

“Les deux ou trois millions de pèlerins iraniens qui viennent chaque année génèrent une importante activité économique dont l’Irak pourrait maintenant être privé”, prévient-il.

Chaque pèlerin doit s’acquitter de 40 dollars pour obtenir un visa. Sans compter les recettes que tirent l’hôtellerie et le commerce de ce tourisme religieux.

Marché noir et contrebande

Or l’Irak, assurent commerçants, responsables et consommateurs, ne peut se permettre d’aggraver sa crise sociale et économique.

Pour maintenir l’entrée de produits iraniens à bas coût, “le marché noir va prospérer”, prédit M. Ajlane. “La frontière entre l’Iran et l’Irak est longue” –plus de 1.000 kilomètres– “et les importations vont continuer, même si officiellement, elles sont interdites”, assure ce commerçant de la capitale irakienne.

“Le long de la frontière, il y a des points de passage non officiels entre l’Iran et l’Irak et la contrebande peut transiter par ces points”, explique à l’AFP Yassine Faraj, numéro deux de la Chambre de commerce de Souleimaniyeh, province du Kurdistan irakien frontalière de l’Iran.

Par ailleurs, “le durcissement des sanctions américaines contre l’Iran va mener à l’arrivée d’une nouvelle vague de travailleurs iraniens, notamment au Kurdistan”, assure-t-il à l’AFP.

Dans les années 1990 déjà, alors que l’inflation grimpait en Iran, de nombreux journaliers trouvaient à s’employer en Irak, pour trouver de quoi envoyer un pécule chaque mois à leur famille restée en Iran.

Des nouveaux travailleurs qui pourraient porter un coup supplémentaire au marché de l’emploi irakien, dévasté. Le taux de chômage officiel dépasse les 10% et plus du double chez les jeunes.

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