LafargeHolcim : le patron poussé au départ
Le patron du géant du ciment LafargeHolcim, Eric Olsen, pourrait quitter son poste sous peu à la suite d’une enquête interne sur le financement indirect de groupes armés en Syrie, a indiqué dimanche une source proche du dossier.
Cette source a dit à l’AFP que le groupe, issu de la fusion du cimentier français Lafarge et du suisse Holcim en 2015, pourrait décider du départ de M. Olsen, le PDG de la multinationale, avant l’assemblée générale du groupe, le 3 mai.
L’entreprise, visée en France par une enquête préliminaire ouverte en octobre après une plainte de Bercy, a diligenté une enquête interne sur les faits, dont les conclusions définitives étaient attendues.
Selon cette source proche du dossier, qui a eu accès au rapport, M. Olsen, directeur général adjoint des opérations pour Lafarge de 2013 à 2015, n’est pas impliqué dans cette affaire de financement en Syrie. Néanmoins, il serait poussé vers la sortie en tant qu’administrateur à l’époque, ce qui pourrait entraîner à sa suite d’autres administrateurs membres du comité d’audit.
Les termes du départ du PDG seraient actuellement en discussion, écrit de son côté le quotidien Financial Times. Sollicité par l’AFP, LafargeHolcim ne s’est pas exprimé.
Début mars, le groupe franco-suisse avait admis avoir “indirectement” financé en 2013 et 2014 des groupes armés en Syrie, pays déchiré par la guerre civile, pour maintenir en activité sa cimenterie de Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d’Alep.
Celle-ci avait été achetée en 2007 par Lafarge, et mise en route en 2010.
Entre les “menaces pour la sécurité des collaborateurs” et les “perturbations dans les approvisionnements nécessaires pour faire fonctionner l’usine et distribuer ses produits”, la filiale locale de Lafarge a “remis des fonds à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions”, avait alors reconnu LafargeHolcim.
Selon Le Monde, qui avait révélé l’affaire en juin, ces arrangements ont profité à l’organisation État islamique (EI).