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Dans une Argentine en crise, la descente aux enfers des précaires

Économie > Chômage > Dans une Argentine en crise, la descente aux enfers des précaires
Par Sonia AVALOS, Liliana SAMUEL,  publié le 19 juin 2019 à 12h40.
 4 minutes

Daniel Roger, son épouse Andrea Gomez et leurs deux enfants ont basculé cette année dans la pauvreté, asphyxiés comme beaucoup d’Argentins par la crise économique. Loyer devenu trop cher, ils ont déménagé dans une pension miteuse.

“Avant, on louait un appartement, mais on n’arrivait plus à le payer. Maintenant on vit dans un hôtel, dans une pièce trop petite pour quatre. On paie cher et en plus, ils vont augmenter”, confie, très angoissée, Andrea Gomez, 26 ans. La famille redoute de devoir faire à nouveau ses valises et de se retrouver à la rue.

Lui est électricien, mais depuis qu’il a perdu son travail il y a un an, il enchaîne les petits boulots.

Andrea et Daniel ont dû vaincre leurs réticences pour se rendre à un des points de distribution de repas gratuits, qui se multiplient à Buenos Aires en cette période de vaches maigres. “Tu te sens mal, ça fait honte”, dit Andrea, qui allaite son bébé tout en racontant son quotidien de précarité.

Elle fait des remplacements pour une société de nettoyage. Avec leurs maigres revenus, ils parviennent tout juste à payer la pension. “Les repas et les couches, des associations caritatives nous les donnent”.

Selon l’Université catholique argentine (UCA) qui publie des statistiques de référence, sur 44 millions d’Argentins, 14,3 millions sont pauvres, dont 3 millions d’indigents. La pauvreté touche désormais la majorité des enfants.

Aux quatre coins de la capitale, à un coin de rue, devant une église, sur une place, des ONG ou organisations religieuses offrent des repas chauds, vêtements ou couvertures, alors que débute l’hiver austral.

57% d’inflation

“Pour beaucoup, le dîner n’est qu’un souvenir”, raconte l’évêque Mgr Carlos Tissera, président Caritas Argentine. “Ce n’est pas avec l’aumône qu’on va régler le problème, mais politiquement”, dit-il, alarmé par “l’appauvrissement de la classe moyenne”.

Sur les douze derniers mois, l’inflation a atteint 57%. Deux années d’inflation annuelle d’un pays européen n’égalent pas la hausse mensuelle des prix qui oscille entre 3 et 6% depuis un an.

Recours à la soupe populaire pour les plus démunis, suspension des dépenses non essentielles comme cinéma, restaurant ou vacances, pour joindre les deux bouts pour d’autres : la crise a modifé le quotidien de millions d’Argentins et l’horizon est incertain.

Avec neuf enfants de 1 mois à 15 ans, Cintia Sosa, 32 ans, vit dans une banlieue de Buenos Aires. Elle voulait créer un commerce de vente de pizzas et empanadas, mais la hausse du prix du gaz, de la farine et autres ingrédients ont eu raison de son projet.

Dans sa maison de briques recouverte d’un toit de tôle ondulée, un four industriel reflète ses espoirs évanouis d’ascension sociale. “On n’arrive pas à joindre les deux bouts, on ne peut pas se lancer”, regrette-t-elle.

Salaire pas ajusté

Le travail précaire de son mari dans une administration permet tout juste de faire bouilllir la marmite. “Comme il est employé temporaire, son salaire n’est pas ajusté (en fonction de l’inflation)”, explique Cintia Sosa.

Leur réfrigérateur et le lave-linge est en panne et ils n’ont pas l’argent pour payer la réparation.

“Avant, je pouvais acheter des baskets à mes enfants, mais l’argent a perdu sa valeur”, confie la jeune femme, dont la principale fierté est que ses enfants soient tous scolarisés et en bonne santé.

La promesse de campagne électorale du président de centre-droit Mauricio Macri de réduire la pauvreté semble encore bien lointaine. Sept millions de personnes reçoivent des aides de l’Etat.

Même avec deux salaires, difficile de faire face à l’inflation généralisée. Ariel Fernandez, un menuisier de 41 ans, sa compagne institutrice, et leurs deux filles vivent dans une petite maison du quartier de Mataderos, près du périphérique, un logement des parents de l’artisan.

A deux, ils gagnent 50.000 pesos (1.000 euros). “On ne veut pas de luxe, seulement perpétuer le barbecue et les raviolis du week-end. Pas pour les aliments, mais pour la réunion familiale que cela représente”, dit Ariel Fernandez. “Mais cela on l’a perdu”.

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